*Article écrit le 19 mars
Bonjour à tous!
Je
vous écris présentement dans une petite maison très pauvre dans le haut d’un
village d’aborigènes. Je suis assise sur les minces tissus cousinés qui nous
servent de lit, et à côté de moi se trouve ma charmante amie française qui a
sombré dans le sommeil en cette fin d’après-midi. Je profite donc de ce petit
moment de répit avant notre sortie en ville pour écrire au sujet de mon
huitième mois en Malaisie.
Premièrement,
quand je pense à faire mon huitième bilan, je ne peux m’empêcher de constater
encore une fois comme le temps passe si vite. Advenant le cas que je ne
réussisse pas à allonger mon séjour, mon retour au Québec serait dû pour dans
deux mois et demi. Il y a deux mois et demi, j’étais chez mon amie Sufia à
cuisiner pour célébrer le nouvel an et je me préparais à recommencer l’école.
J’ai l’impression que c’était hier. Le temps m’a filé entre les doigts
depuis ce temps et je n’arrive pas à croire que c’est cette petite période de
temps qu’il me reste en avant de moi. C’était totalement vrai lorsque je
m’étais fait dire à mon camp pré-départ que la deuxième partie de l’immersion
passerait très vite.
Bon,
je dois me mettre à la tâche maintenant. Que s’est-il passé dans ton huitième
mois, Alice? Je regarde le petit calendrier que m’offre le coin inférieur droit
de mon écran d’ordinateur et je constate que mon huitième mois en Malaisie a
littéralement été entamé avec mon voyage à Kelantan, état au nord-est
malaisien, avec ma voisine. Quoi, ça fait déjà un mois de ça? Je n’ai même pas
encore écrit à ce sujet dans mon blog d’ailleurs. Les deux semaines qui ont
suivies ont été plutôt routinières, bien que très remplies. J’ai augmenté la
fréquence de mes entraînements de badminton durant cette période pour compenser
tous les entraînements que j’avais dû manquer pour des voyages et activités
dans les semaines précédentes. J’ai aussi pris le temps de me rendre à Petaling
Jaya pour une journée d’entraînement dans le club où j’avais fait un camp en
décembre. Puis, la semaine dernière, du 10 au 13 mars, c’était une période
d’examens à l’école. J’ai répondu à tous les examens, fidèle à mon habitude.
Les tests qui étaient seulement en malais, soit histoire, malais et moral, ont
été beaucoup plus concluants qu’à l’habitude. C’est l’inverse qui s’est passé
en chimie et en biologie, la motivation pour étudié ni étant pas et les
professeurs n’enseignant pas particulièrement bien. Enfin, ce n’est pas très
important de toute façon. Ensuite, le vendredi 14 mars, j’ai participé à un
rallye de déplacements pour finalement me rendre dans ce petit village
d’aborigènes, près de Cameron Highlands, où je suis en train de vivre mon short-term exchange en parallèle avec 13
autres étudiants.
Mon
huitième mois en Malaisie fut donc assez occupé. Niveau moral, ça va plutôt
bien. Le seul point négatif, c’est mon intérêt d’aller à l’école qui se
détériore peu à peu. Disons que je suis devenue assez facile sur le «je suis
trop malade pour aller à l’école». Je considère un peu l’école comme un fardeau
maintenant. L’obligation d’y aller et l’absence de congé m’empêche de faire ce
que je voudrais et de profiter du temps qui me reste autant que je voudrais.
Les seuls congés que j’aie, c’est les fins de semaine, mais je les consacre
surtout au badminton. Je n’ai donc pas le temps de me planifier de voyages,
mais il y aurait tellement de choses que je voudrais voir! J’ai juste hâte de
pouvoir arrêter d’aller à l’école en mai, et pouvoir faire ce que je veux. Et
comme ce n’est pas encore officialisé, je me croise les doigts pour pouvoir
revenir au Québec qu’à la fin juillet. Je pourrais ainsi jouir de plus d’un
mois de liberté pour faire ce que je veux, sans école et sans la responsabilité
d’AFS. Pour l’instant, j’attends aussi l’approbation d’AFS pour aller visiter
mon amie Sitanan en Thaïlande du 10 au 16 avril, ce qui serait formidable!
C’est un peu compliqué avec mes deux semaines sans internet. Je vais revenir le
28 mars, ça ne me laisse donc pas beaucoup de temps pour acheter des billets
d’avion et planifier mon voyage, et j’attends toujours une réponse d’AFS
Malaisie, qui se fait tardive… J’espère que tout va bien se passer.
Sinon,
encore niveau moral, le fait de voir la date finale qui approche si rapidement
me fait évidemment commencer à réfléchir à mon retour. Je ne peux m’empêcher de
penser au moment formidable lorsque je pourrai redonner un gros câlins à ceux
que j’aime. J’ai quand même hâte de retrouver mon petit monde, mais c’est sûr
que ça m’effraie un peu. Les premières semaines devraient bien se passer, mais
je crois que ça va être très difficile de se remettre au travail en rentrant au
cégep et j’ai peur de trouver ma vie un peu monotone au Québec, après avoir
expérimenté tant de festivals et de diversité pendant un an. Mais j’ai
tellement hâte de revenir sur le circuit de badminton québécois et canadien que
ça devrait beaucoup m’aider à me réadapter. Je m’ennuie vraiment de participer
à des tournois!
Bref,
dans un sens, je me fais à l’idée que le retour va arriver dans le temps de le
dire, mais je veux vraiment profiter du temps qu’il me reste, que ce soit 2
mois et demi ou 4 mois. Je ne suis pas résistante à l’obligation de revenir car
je commence tout de même à faire mon temps de cette routine scolaire épuisante
et cette chaleur suffocante. Je ne peux éviter aussi de m’imaginer la bonne
fondue, la raclette, les viandes froides, les sushis maisons et les montagnes
de fromage qui vont m’accueillir si chaleureusement à la maison, accompagnés
par ma merveilleuse famille et mes adorables amis. Par contre, la seule chose
que je ne veux pas, c’est revenir avant d’avoir l’impression d’avoir tout
accompli. Bon, je sais que je ne peux pas TOUT accomplir, mais il y a plusieurs
choses que je m’en voudrais beaucoup d’avoir passé à côté, car l’opportunité de
retourner dans ce coin du monde ne se reverra pas de sitôt. Les plus importants
sont d’aller en Thaïlande et à Singapour, ainsi que de pouvoir affirmer que je
me suis suffisamment entraînée au badminton pour revenir améliorée. J’aimerais
aussi beaucoup aller à Langkawi, Kuantan et Terengganu, ce qui est très
réalisable car ma voisine, celle qui m’a apportée à Kelantan, m’a offert de m’y
apporter et me l’a rappelé à plusieurs moments. Je n’ai qu’à fixer une date et
on y va! C’est donc mon défi ultime avant de revenir: en faire le plus
possible, mais sans négliger trop le badminton.
Voilà
pour mon bilan du huitième mois. Anna et moi devons maintenant nous préparer à
aller en ville avec notre superbe mère d’accueil temporaire!
Je
vous promets de profiter le plus possible de la courte période de temps qu’il
me reste, en commençant par ce séjour dans la vie rustique des aborigènes.
À
bientôt,
Alice
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