lundi 24 février 2014

Nouvel an chinois

你好! (Bonjour)

J'espère que vous allez bien et que vous profitez au maximum de la chaleur du printemps qui approche. Ici, il a plu seulement une petite fois durant le dernier mois et demi, c'est super sec et abusivement chaud présentement. C'est l'été malaisien, caractérisé par une température maximale quotidienne moyenne de 34°C au lieu du habituel 33°C. Je vous le dis, les variations de températures peuvent être impressionnantes en Malaisie...

Bon, trêve d'introduction climatique et entrons dès maintenant dans le vif du sujet. Qui n'est plus très vif puisqu'il date d'environ trois semaines, vous me pardonnerez. 

Comme certains le savent peut-être déjà, nous sommes maintenant, et ce depuis le 31 janvier, dans l'année chinoise du cheval de bois. J'ai eu l'occasion de célébrer le nouvel an chinois pour la première fois cette année, ayant passé quelques jours avec la famille de mon amie Gladys. 

Le temple 

La famille est venue me chercher le mercredi 28 janvier, en soirée. Le jeudi en fin d'après-midi, j'ai pu les suivre à leur temple. C'était la deuxième fois que je m'y rendais, ayant expérimenté pour la première fois en août l'année dernière ( Rappel ici ) . 

Cette fois-ci, des prières spéciales étaient organisées pour célébrer l'arrivée d'une nouvelle année. Lorsque nous sommes arrivés, nous nous sommes précipités dans la salle de conférence. Les femmes s'assoyaient à gauche et les hommes à droite, j'étais donc accompagnée de la mère de Gladys, Aunty Jenny, et de la petite soeur, Champion. Certaines personnes ont pris la parole à l'avant. Puis, après un certain temps, nous nous sommes tous levés et avons apportés les chaises pliantes à l'arrière de la salle. Nous nous sommes ensuite alignés, debout, face à l'avant de la salle, de façon à laisser un couloir entre les hommes et les femmes. Une cérémonie a alors commencé.
 
La cérémonie consistait à apporter de la nourriture et du thé à l'avant, sur un meuble utilisé pour des prières, où siège une représentation du Bouddha. Plusieurs personnes participaient à ce cérémonial. L'apportée des biens se commençait à l'arrière. Deux femmes apportaient chacune une assiette - contenant des fruits ou autre- jusqu'au milieu de la pièce. Ensuite, elles les déposaient sur un plateau tenu par une autre femme. La femme se rendait alors à l'avant et s'agenouillait sur un coussin à prière, au centre. Deux autres jeunes femmes étaient aussi agenouillées, une à droite et une à gauche. Chacune leur tour, elles prenaient une des deux assiettes. Puis, elles les transféraient dans les mains de deux autres femmes qui se tenaient sur le côté, qui les installaient ensuite sur le montage. Chaque personne reprenait alors sa place, et on recommençait, encore et encore, jusqu'à temps que tous les aliments se soient rendus à l'avant. Pendant toute la cérémonie, deux femmes adultes se tenaient de part et d'autre du montage, face-à-face, et dirigeaient les déplacements avec leurs paroles harmonieuses, en mandarin. 
 
Ça se prépare à l'arrière.

Au milieu de la salle.

Les jeunes filles installent la nourriture près de Bouddha.

Et on recommence.

Vers la fin.

Ensuite, la salle s'est transformée en champ de coussins, et c'était maintenant le temps pour tous et chacun de prier. Comme le veut le dicton, les femmes se sont affairées à la tâche en premier. Nous alternions entre debout, penché, à genoux et à quatre pattes en donnant des petits coups sur le coussin. Nous suivions les paroles de l'homme harmonisant les prières, ou pour ma part, je suivais la personne en avant de moi. À un moment, nous avons dû donner 1000 coups consécutifs sur le coussin, agenouillés. Mine de rien, c'était un vrai sport. Ça travaillait les muscles fessiers et la position n'était pas des plus agréables. Lorsque nous en avons eu fini, c'était le tour des hommes et une femme a pris le relais pour orchestrer les prières.



Pendant ce temps, une femme m'a apporté à l'extérieur de la pièce pour m'expliquer un peu la signification de tout ça. Elle en a aussi profiter pour me rappeler les trois treasures, que j'avais appris en août. Elle m'a expliqué qu'ils apportent du thé pour espérer que personne n'ait soif sur la Terre, et la nourriture a la même signification, espérer que personne ne souffre de la faim. Elle m'a aussi dit qu'ils utilisent l'encens lorsqu'ils prient car c'est une façon d'allumer son cœur et son intérieur. Pour ce qui est du pourquoi ils penchent la tête lorsqu'ils se saluent et pourquoi ils prient à genoux, c'est pour démontrer qu'ils ne se pensent pas supérieur et pour éviter de s'enfler la tête. Ils doivent rester modestes. 

La soirée s'est alors terminée par un petit goûté offert par le temple, puis c'était le temps de rentrer.

Festivités

Bien évidemment, comme toute fête qui se respecte, le nouvel an chinois s'agit d'un moment où les familles se retrouvent et passent du temps toutes ensembles. Selon les coutumes, le premier jour, on se doit d'aller visiter la famille du père. On visite la famille de la mère le deuxième jour. Vendredi le 31 janvier, nous nous sommes donc rendus à Bidor, une ville environ une heure au nord de Kuala Lumpur, afin de passer du temps avec la famille paternelle. Ensuite, le 1er janvier, nous avons repris la route encore plus vers le nord pour se rendre à Ipoh, chez la famille maternelle. 

Les festivités sont plutôt simples. Les gens discutent ensembles et on cuisine un gros repas pour toute la famille. Le premier jour, les repas doivent être végétariens. 

Dur à croire, mais ce repas ne contient aucune viande.
 
Les personnes mariées distribuent les Ang Pao aux personnes non-mariées, ces petites enveloppes rouges contenant un certain montant d'argent. En soirée, les gens vont s'amuser à jouer des jeux d'argent. Le nouvel an chinois est beaucoup centré sur l'argent, et il y a même une coutume empêchant de passer le balai dans la maison durant le début de la nouvelle année car selon certaines croyances, ça ferait s'envoler l'argent. 

Au total, j'ai récolté 28 petites enveloppes rouges, élevant le montant à environ 230 Ringgits. J'ai ensuite joué au Black Jack et je me suis raisonnée à arrêter après avoir perdu ~RM15. Ça me laisse donc avec environ 70 dollars canadiens de plus dans mes poches! 


Avant

Dans la soirée, nous allons aussi savourer un plat traditionnel du nouvel an, qui se trouve à être un agencement de légumes,  de noix et de céréales. Au départ sagement séparés, les éléments ne tarderont pas à se mélanger car la tradition veut que toutes les personnes présentes s'arment de baguettes chinoises et attaquent l'assiette à la fin du décompte. C'est plutôt rigolo et amusant. Ensuite, une sauce sucrée assaisonne le tout, et le résultat est délicieux! 

Après

Pendant


 
Puis, le soir, ce sera le temps de s'amuser avec les nombreux feux d'artifices et pétards. Traditionnellement, il y a une histoire entourant le nouvel an chinois mettant en scène un monstre qui faisait peur aux gens, et pour l'effrayer et éviter qu'il ne revienne, nous devons faire le plus de lumières et de bruit possible. Voilà pourquoi les gens s'amusent avec des feux d'artifices. De toute façon, est-ce vraiment possible une fête en Malaisie sans feux d'artifices?
 

 

Suite à venir...

 

 

 





mardi 18 février 2014

Bilan VII

Bonjour à tous!

Et oui, on y est. Déjà les deux tiers de mon échange se sont écoulés, soit sept mois sur un total de dix et demi. C'est effrayant, le temps passe trop vite!

Le dernier mois a été tellement occupé, pour ne pas faire changement. Les événements les plus marquants de ces 31 jours furent certainement le nouvel an chinois, débutant à la fin janvier et le festival indien du Pongal, célébré la fin de semaine dernière avec plusieurs de mes confrères AFS. Les autres fins de semaine ont été plutôt occupées à m'entraîner au badminton ou à faire quelques petites sorties familiales. Les aventures défilent si rapidement et d'autres projets attendent encore leur tour dans les prochaines semaines.

Pour y aller brièvement: je suis heureuse. J'adore ce que je vis ici et je me sens tellement choyée de pouvoir expérimenter autant de choses. J'ai l'impression qu'il y a toujours quelque chose qui m'attend, ce qui est le cas, et c'est probablement ce qui contribue à me garder si en vie. Étrangement, je ne m'ennuie pas du tout de la maison. Lorsque je m'imaginais partir vivre à l'étranger pendant près d'un an, je pensais sincèrement que ce serait plus difficile. Mais tout va tellement bien.

En fait, je commence à me sentir un peu sur les nerfs en voyant la date finale qui approche si rapidement. Il y a tellement de choses que je voudrais encore faire, d'endroits que j'aimerais visiter et d'entraînements de badminton qui manquent à mon horaire. Par contre, l'obligation d'aller à l'école et la responsabilité qu'AFS a sur moi deviennent vraiment un fardeau. C'est pourquoi je songe à retarder mon retour au Québec. Mais il y a plusieurs choses à penser avant de prendre une décision et évidemment quelques contres: pas de possibilité de travailler avant le cégep, attendre plus longtemps avant de revoir ceux que j'aime, ne pas avoir beaucoup de temps pour me réadapter avant de devoir me remettre à la routine scolaire, moins de temps pour revoir mes amies avant que certaines retournent étudier à l'extérieur, etc. Il y a certaines choses que je dois encore vérifier, mais je considère très sérieusement cette possibilité, car ce serait alors tellement plus facile pour moi de voyager ou de me planifier un camp intensif de badminton. Si c'est le cas, le meilleur compromis serait probablement d'étirer mon séjour - qui est actuellement prévu pour le 9 juin - jusqu'à la mi-juillet.

Je vais couper ça bref. En résumé, mon septième mois en Malaisie fut merveilleux. Bon, les journées ne sont pas toutes extraordinaires, on n'oublie pas que ça reste une vie assez routinière en général, mais je suis très heureuse et je profite de toutes les opportunités qui s'offrent à moi.

Je suis désolée pour mon retard dans le blog, mais je ne vous fais pas de promesse que ça va s'améliorer car les aventures sont plus vite arrivées que le temps à consacrer à l'écriture. Je vais tout de même essayer de vous concocter des articles sur le nouvel an chinois et sur le festival indien du Pongal prochainement, car il y a plusieurs éléments culturels intéressants reliés à ceux-ci. Et même si ça ne vous intéresse pas et que ce ne sera plus du moment, ce n'est pas grave, je le ferai pour moi-même car j'aimerais bien ne pas trop en oublier sur tout ce que j'apprends et ce que je vis ici.

Pour l'instant, je vous laisse sur quelques photos du dernier mois:

Nouvel an chinois.
Cameroun Highlands.

J'ai remporté la première place dans la compétition de Cross-Country de mon école. Photo de groupe avec les 3 premiers de chaque catégorie.
J'ai visité mon père d'accueil à la piste de moto.
Pesta Pongal.

Ça s'arrête là, petits affamés non-rassasiés!

Je vais me coucher et me préparer pour ma dernière journée d'école de la semaine. J'aime bien finir un mercredi! La cause: je m'en vais en petit voyage à Kelantan, état au nord-est de la Malaisie, avec ma voisine. On y va en avion. J'adore prendre l'avion.

À bientôt! (ou pas)

Alice