jeudi 29 août 2013

Mariage tout en couleur


Goddag!

Pardonnez-moi le délai avant de publier un article, je suis toujours aussi championne en procrastination. 


Donc voilà, la fin de semaine dernière, nous (la famille) sommes retournés au kampung (village) afin d'assister au mariage de mon oncle d'accueil. Nous sommes partis vendredi vers 2h30 de l'après-midi, tout de suite après l'école. 2h30 de route vers le sud. Après un rapide passage chez les grand-parents (parents du marié), nous sommes allés chez une tante. J'ai pu essayer des fruits nouveaux, c'était bon. Le premier s'appelle «mata kucing», littéralement «oeil de chat». Pas très rassurant la première fois que j'ai lu ça sur un bac de jus et qu'il y avait des boules transparentes immergées à l'intérieur... Le deuxième, certains le connaissent, c'est le «fruit du dragon» ou «pitahaya». La pelure est d'un rose très charmant et l'intérieur est normalement blanc, mais celui-ci est une autre sorte. Le troisième s'appelle «manggustin». On ne fait que le craquer en deux et manger ce qui est blanc. C'est mon préféré.

Vers 19h30, nous sommes repartis, plusieurs oncles, tantes et cousins, vers une autre maison. Je ne sais pas vraiment à qui appartient cette maison, mais nous devions être au moins 40 là-bas. Nous sommes simplement restés assis, par terre pour la plupart, jusqu'à environ 21h. J'ai parlé un peu avec des cousines et ma grande-sœur d'accueil (la bonne, je n'ai pas envie de simplement la considérer comme cela, donc c'est ma sœur, voilà). Nous avons pris quelques photos. Plutôt ennuyant en fait (je ne fais pas ma grognon, les autres ados trouvaient ça aussi). Puis, nous sommes finalement allés au mariage.

Ça se déroulait à la maison de la mariée. Un bel aménagement était installé à l'avant de la maison, dans la rue, style chapiteau. Il y avait pleins de tables et des décorations comme on peut trouver à n'importe quel mariage. Il y avait aussi un petit buffet pour nous remplir l'estomac. Riz, viande, autre viande, autre viande et autre viande. On s'est assis à une table, et plusieurs cadeaux étaient en train d'y être installés. Chaque cadeau était placé individuellement sur un faux coussin, avec décorations. Ici, les mariés ne reçoivent aucun cadeau de la famille et des amis. Au lieu, le mari donne plein de cadeaux à la mariée qui elle même donne plein de cadeaux au marié.

On voit une légère partie des cadeaux en bas. Les oranges sont destinés à l'homme et les mauves, à la femme.
La cérémonie s'est commencée à l'intérieur de la maison. Seulement quelques personnes pouvaient vraiment bien voir, étant donné que les autres (moi inclue) étaient à l'extérieur, assis sur des tapis. La porte était ouverte mais on ne voyait pas très bien. Il y avait des speakers projetant ce qui était dit. C'était plutôt long et protocolaire. Il y avait un homme âgé en avant du marié qui s'occupait des choses protocolaires. C'est un membre de la famille, soit celle de la femme ou de l'homme, je ne sais pas. Il y avait des textes en malais et en arabe. Seulement le marié a parlé, pas la femme. Lorsque j'ai demandé pourquoi à ma mère d'accueil, elle m'a dit que c'était parce que l'homme avait plus de responsabilités à prendre, puisqu'il était à la tête de la famille, et devait donc promettre de subvenir aux besoins de la famille, etc. À la fin, il a accroché un bracelet en or et argent au poignet de son épouse. Nous sommes habitués à la tradition de la bague à l'annulaire gauche. Ici, l'homme achète un collier et/ou un bracelet et/ou une bague, selon ses moyens et préférences. Les vêtements sont aussi très différents, bien sûr. Le couple se choisit une couleur et s'agence ensemble. À la fin, ils se sont embrassés, mais pas vraiment devant tout le monde. Ils étaient relativement cachés derrière un mur. Nous avons ensuite mangé notre repas, flanné un peu là et puis c'était terminé pour le vendredi. Nous sommes retournés coucher chez la tante. Ce n'est pas aussi festif qu'au Québec, où les mariages se terminent par une soirée bien arrosée. L'alcool est interdit aux musulmans.

Le samedi matin, nous sommes allés manger, avec mon oncle (le marié) et autres oncles, tantes, cousins, à un resto très typique. Le matin, on mange du satay. Des petites brochettes de viande bien grasses. On se choisit aussi un plat d'accompagnement. Je prends généralement une espèce de soupe avec œuf à la coq, carry et nouilles à l'intérieur. Vers 11h30, nous sommes retournés à la maison remplie de gens. C'était long puisqu'on est seulement repartis vers 1h30-2h. Cette fois-ci, on est vraiment tous partis ensembles, en même temps, la cinquantaine de personnes que nous étions. Nous nous sommes tous stationnés à bonne distance du chapiteau, dans une autre rue voisine. Puis, nous avons marché tous ensembles. Le marié était devant. Il y avait une troupe de jeunes personnes qui jouaient du tambour. Bref, on paradait, avec le marié, pour se rendre au chapiteau, où la mariée attendait. 
La charmante troupe de tambour.

Ma vue au milieu de la «parade».

Le marié en tête.

La mariée qui attend son homme.

 
Les deux finalement réunis.
Ensuite, les deux fêtés sont allés s'asseoir sur leur «trône». Ils sont restés longtemps immobiles à tenter de garder le sourire pendant que tout le monde prenait des photos. Heureusement, ils avaient chacun leur «faiseur de vent» personnel, très utile dans cette chaleur intense. Après quelques temps, les gens sont allés s'attabler. Puis, ma cousine m'a amenée de force aller chercher un œuf. On peut voir les œufs accrochés et décorés en bas à gauche sur la photo.  Je vous explique. Il s'agit d'un rituel assez cocasse et étrange. Tout d'abord, tu vas devant les mariés. Regardez la petite table sur la photo, au milieu. Tu ouvre le premier pot, contenant une espèce d'herbe et en prend une pincé. Ensuite, tu... lances l'herbe sur l'homme. Puis, tu refais la même chose sur la femme. Laissez-moi vous dire qu'on se sent assez mal à l'aise quand on doit lancer des choses, aussi légères soient-elles, sur des nouveaux mariés. Donc, je poursuis où j'étais. Tu ouvres ensuite le deuxième pot. Dans celui-ci, il y a du riz cru (pas cuit). Tu refais le même processus: en envoyer un petit peu sur chacun des mariés. Ensuite, tu 
prends la bouteille de métal. Il y a de l'eau à l'intérieur. Tu verses une goutte dans les mains des deux membres du couple. Voilà, tu as maintenant droit à ton œuf! Il s'agit d'un œuf brun à la coq. Tu n'a qu'à le dénuder de son ornement, l'écailler et puis tu peux le manger. Par contre, après avoir vu le visage de ma mère lorsqu'elle a goûté, je n'ai pas osé m'essayer. Quand je parle d'un œuf brun, ce n'est pas que l’enveloppe, mais aussi l'intérieur qui est brun. J'avais déjà goûté avant et je n'avais pas aimé...

Un peu plus tard, on est allés se servir au buffet. Encore une fois du riz, de la viande mais cette fois-ci quelques légumes (mélangés dans un plat de viande, mais j'ai réussi à les spotter et à en prendre quelques-uns). Par contre, il y avait une grande table pour les plus proches des mariés. Eux avaient droit à de la nourriture de plus grande qualité, et à plus de choix. C'était dans le stationnement de la maison. Nous sommes partis peu de temps après, vers 3h30. On s'est échappés assez rapidement, je ne sais pas pourquoi. Nous étions donc revenus dans le confort de notre demeure avant 6h!

Voilà. J'ai appris dans le courant de la semaine que c'était en fait le mariage pour la famille de la femme, et je me trouve à faire partie de la famille de l'homme. Je ne comprends pas trop pourquoi nous étions là, ma mère d'accueil a dit que nous y étions comme «invités». Cette fin de semaine, ça se passe chez le marié, donc nous y serons en tant que «famille» maintenant. Donc, demain (vendredi) matin, retour au kampung pour la suite du mariage! On part plus tôt pour aider à installer la place. Je vous avoue être un peu déçu, car demain, il y a des célébrations à l'école pour le jour national ou jour de l'indépendance de la Malaisie. La Malaisie n'est plus une colonie anglaise depuis le 31 août 1957. Je manque donc cette grande fête. J'ai aussi, la semaine passée, manqué une grosse fête à l'école pour le Hari Raya, aussi dû au mariage. J'avais été invitée à participer à un tournoi de volleyball et à jouer aux échecs, et il y avait aussi des célébrations style chants, repas, etc. L'équipe de volleyball avec laquelle j'aurais joué à gagné la médaille d'or... Bref, j'étais triste d'avoir manqué ça. Mais bon, je vais avoir d'autres occasions dans le futur, j'imagine! Et c'est quand même agréable de passer du temps en famille aussi! Et vivre un mariage dans une autre culture, c'est très intéressant.

J'ai d'autres choses à dire sur ma dernière semaine, mais ça va aller à plus tard. 

Se dig senere!

jeudi 22 août 2013

«My temple is different»

您好! (Nǐ hǎo)

Durant la dernière semaine, j'ai eu l'occasion d'en apprendre un peu plus sur la culture chinoise. 

Rencontre

Il y a environ trois semaines, j'ai trouvé sur facebook, grâce aux nombreux groupes AFS auxquels je suis membre, une Malaisienne qui s'envolera sous peu pour le Canada pour le programme année. C'est la première Malaisienne de tous les temps à aller au Canada avec AFS. De mon côté, je suis la deuxième Canadienne à être allée en Malaisie, la première étant il y a environ trois ans. Bref, c'est quand même un bon adonc que nous soyons tombées sur la même année. Après avoir longuement discuté sur facebook, nous avons décidé de nous rencontrer. Elle s'appelle Gladys et, pour les curieux, vivra à Yellowknife.

Donc, mercredi matin, cette chinoise d'origine est venue me chercher à la maison avec son grand frère (20 ans). Après s'être rendus dans sa ville, à environ 30 minutes en voiture de la mienne, nous sommes allés déjeuner dans un restaurant chinois. J'ai adoré. Tout était vraiment délicieux! Et j'ai eu l'occasion de pratiquer le maniement des baguettes chinoises. J'ai aussi bu du thé. Et, après presque un mois d'abstinence, j'ai finalement mangé du porc! Enrobé par une espèce de pâte, c'était très agréable pour les papilles gustatives, rendues un peu trop habituées au goût du poulet fris. Vers la fin du repas, leurs parents se sont joints à nous. Une charmante famille, tous très sympathiques et jovials. Gladys a également deux sœurs, une de 15 ans et une de 29 ans.

Temple hindou.
Par la suite, alors que la future étudiante étrangère avait à faire à la banque, son frère et moi avons fait un petit tour de voiture. Il m'a apporté voir un temple hindou ainsi qu'un temple chinois. C'est vraiment impressionnant, rien à voir avec nos petites églises. Il y a plein de grandes status et tout est très coloré. Après notre petite balade, Gladys et moi sommes allées à un grand centre d'achat nommé Sunway Pyramid.
Dans la «pyramide», dont on peut voir le commencement en orange en haut.
Il porte très bien son nom, il y a une très grande pyramide formant une partie de l'immeuble, avoisinée par une grande sculpture de lion à tête de pharaon, comme l'on trouve en Égypte. Ironiquement, il y a une patinoire à l'intérieur du centre d'achat... Une amie à Gladys nous a rejoint. Gladys dit d'elle qu'elle est une banana, tout comme son père. Cette expression est utilisée pour désigner une personne qui est jaune à l'extérieur, mais blanche à l'intérieur. Bref, un chinois qui ne parle pas très bien mandarin et qui n'est pas capable de lire et écrire, qui parle généralement anglais et qui pense plus comme un blanc. J'aime bien la comparaison! Nous avons magasiné un peu, jasé beaucoup et mangé des sushis (miaaaaaam). C'est vraiment intéressant d'entendre les inquiétudes et les questionnements que peut avoir un Asiatique qui s'en va vivre au Canada pendant un an. Des choses qui me semblent si simples et plutôt normales peuvent être si spéciales et si curieuses pour quelqu'un d'un autre pays. Plus tard, la petite sœur de Gladys nous a aussi rejointes, alors qu'elle venait de terminer l'école. Elle tenait à me rencontrer. Elle étudie dans une école privée chinoise.

Steamboat.
Dans la soirée, j'ai soupé avec cette famille. Ils m'ont fait essayer du Steamboat. Il s'agit simplement de bouillir notre nourriture au centre de la table. C'est typiquement chinois. J'ai pu mangé du crabe, une sorte de champignon que je n'avais jamais vu (collybie à pied velouté cultivé), des boulettes de viande quelconque, des nouilles d'au moins 5mm de diamètre, quelques légumes, etc. Selon mes observations, les Chinois mangent beaucoup plus sainement que les Malais. Plus de légumes et moins de friture. Et aussi plus de variété. Lorsque ma mère d'accueil m'a demandé plus tard ce que j'avais mangé et que je lui ai répondu du steamboat, elle ne savait pas du tout ce que c'était, même après explications. Je me suis aussi vu expliquer à Gladys comment les malais mangeaient et se saluaient, puisqu'elle voulait agir correctement devant ma famille. C'est quand même comique d'apprendre des choses sur les Malaisiens à des Malaisiens. Comme quoi les trois cultures sont vraiment distinctes et ne se connaissent pas tant que ça entre eux. Et comme quoi AFS nous plonge vraiment au cœur des cultures!

Fin de semaine

Vendredi, j'ai invité Gladys à venir chez moi. Elle est venue avec sa petite sœur, et nous avons longuement discuté au parc. J'ai appris que beaucoup d'Indonésiens venaient travailler en Malaisie, parce que la Malaisie se situe mieux économiquement. Beaucoup de Malaisiens, de leur côté, vont travailler à Singapour, les salaires étant au moins deux fois plus élevés là-bas. Mon amie m'a aussi dit que beaucoup de chinois de la Malaisie vont à Singapour parce que là-bas, les gens se soucient peu que tu sois Chinois, Indien, Malais, Singapourien ou que tu aies n'importe quelle religion. Ils te jugent pour ta capacité, et non pour ton origine. Tout le monde est pareil. En Malaisie, il semble y avoir une certaine séparation entre les trois principales races. Les gens perçoivent les autres comme un Malais, un Chinois ou un Indiens, et non comme un Malaisien. Oui, les gens vivent ensembles et en harmonie, mais il y a tout de même une distinction claire entre les races. Ensuite, après avoir fait le tour de plusieurs sujets de discussion, nous sommes allés manger au resto avec Adam.

J'ai dormi chez Gladys le vendredi soir. Samedi, nous sommes allées porter la petite sœur au Starbucks (lieu très commun pour les rendez-vous) puisqu'elle avait un cours de malais (vraiment trippant un samedi). Étant alors dans un immense centre d'achat, nous avons passé un bon bout de la journée là à flanner en attendant. Le magasinage est l'activité préférée des Malaisiens. C'est une bonne façon de fuir la chaleur, les shopping malls étant tous munis d'un très bon système d'air climatisé. Je vous avoue ne pas être une grande fan de magasinage, mais bon, lorsqu'on trouve des bons sujets de conversations et qu'on y va relax, c'est correct! Et je dois avouer que certains centres d'achat sont vraiment immenses et beaux, c'est impressionnant. Rien à voir avec le Carrefour Laval.

Lorsque la leçon de malais s'est terminée, nous sommes rapidement passées à leur maison pour ensuite aller... à la piscine! Le moment que j'attendais depuis si longtemps. C'était la première fois que je me baignais depuis mon arrivée dans cette canicule éternelle. Faire quelques longueurs tout en me rafraîchissant a vraiment fait du bien. Nous étions enfaite dans une piscine privée appartenant à un immense bloc appartements. Comme leur cousin y habite et que je me suis fait passer pour sa petite-amie, nous avons pu y accéder. 

Puis le soir, nous avons assisté au spectacle de chorale de Gary, le frère de la famille. C'était plus intéressant que ce à quoi je m'attendais, m'ayant imaginé plein de personnes debout en lignes qui ne font que chanter des chansons une à la suite de l'autre sans bouger. C'était finalement plutôt varié et original! Petit point négatif: j'ai gelé tout le long. Je ne sais pas ce qu'est cette manie de mettre l'air froid dans le tapis, mais ce n'est pas ce qui a de plus agréable... J'ai finalement redormi chez elle, puisqu'elle m'a proposé d'aller à son temple le lendemain matin, et que j'ai évidemment accepté!

Une expérience... surprenante

Je vous ai dit plus tôt que j'avais visité un temple chinois avec Gary le mercredi d'avant. J'avais donc déjà une bonne idée de ce qui m'attendait physiquement lorsque j'avais décidé de suivre la famille à leur temple. J'avais de belles images claires et précises dans ma tête:

Voilà à quoi je m'attendais. Gladys m'avait bien dit que son temple était différent, mais elle n'avait rien précisé de plus et je ne m'attendais pas à grand chose.

Nous devions enfiler un espèce d'uniforme, comme vous pouvez voir sur la photo. Pour les gars, c'est la même chose mais avec des pantalons. Après une longue heure de route, nous sommes arrivées. De l'extérieur, ça ressemblait à n'importe quel magasin ou blog appartement attaché avec d'autres. Nous devions ouvrir une porte, monter des marches et ouvrir une autre porte pour arrivé dans ledit temple. À l'entrée, un homme nous accueillait en nous disant Nǐ hǎo (Bonjour). Puis, il trempait une débarbouillette dans un gros bol d'eau, nous la donnait et on devait s'essuyer les mains avec. On lui redonnait ensuite, il la retrempait et la donnait à la personne suivante. Nous sommes ensuite sorties de l'entrée. 

La première pièce était simplement constituée de quelques tables entourées de chaises, avec une bonne quantité de femmes de tout âge assises à l'une d'elle. Nous avons tout de suite été accueillies, nous sommes assises à une table et les gens nous ont offert de l'eau. Une femme fin vingtaine s'est mise à me parler beaucoup et à m'expliquer que ce temple n'était pas comme une religion et qu'ils acceptaient des gens de toutes les croyances. Nous avons ensuite changé de pièce où nous avons pu manger. Encore une fois une pièce très simple. Au centre, une petite table avec de la nourriture et de petites chaises partout autour sur le bord des murs. Tout était végétarien. J'ai eu droit à des nouilles vraiment délicieuses, une soupe chinoise et du teh tarik pour breuvage (une sorte de thé mélangé avec du lait, mon breuvage préféré par ici). Et, évidemment, des baguettes chinoises. La femme continuait de me parler. Elle m'a posé certaines questions sur le Canada. Puis, elle a continué à me parler du temple. 

Accompagnée par un homme, ils ont tenté de m'expliquer que nous avions tous une âme. L'homme utilisait des comparaisons, comme par exemple, il me pointait les luminaires au plafond et me disait que lorsque l'interrupteur est allumé, les lumières nous éclairent parce qu'elles ont de l'énergie. Si on coupe le courant, il n'y a plus rien. C'est comme nous. Notre âme est ce qui nous donne l'énergie et qui nous permet de vivre. Lorsqu'on meurt, l'âme s'en va. On a besoin de l'âme pour fonctionner. Tout comme les lumières ont besoin de l'électricité. Ils m'ont aussi expliqué que les gens ici doivent faire des mérites pour faire partie du temple, c'est-à-dire des bonnes actions. Cela commence généralement par un don monétaire au temple. Tous ceux qui s'occupent de ce temple le font volontairement et à leur temps. L'argent sert principalement à acheter des livres. Les livres, contrairement à nous, restent et seront encore là pour les générations futures, même si nous mourons. C'est quelque chose que l'on peut léguer. Il y a donc une mini-bibliothèque avec plusieurs livres dans le temple. Après de claires insinuations, j'ai fini par faire un don. J'ai donné RM15.50. Enfaite, j'ai échangé au total 5.15 dollars canadien à deux femmes qui trouvaient ma monnaie vraiment cool, et j'ai donné les Ringgits qu'elles m'ont donnés en échange comme don. La femme a tranquillement essayé de me convaincre d'adhérer au temple. Me répétant que je ne suis pas obligée d'avoir de religion pour y devenir membre, que je dois seulement vouloir faire des bonnes actions et que cela peut aider à devenir une meilleure personne. Elle m'a aussi expliqué que l'homme ne parlait pas du tout mandarin lorsqu'il est arrivé, et maintenant il le parle couramment et est même capable de lire et d'écrire. Il a appris simplement en parlant avec les gens et en venant au temple. Elle me disait que ça ne m'oblige à rien, je peux simplement venir certains dimanche quand je suis libre. Je pourrais parler avec les gens, me faire des amis. Elle me disait que je n'avais qu'à demander à la famille de Gladys pour m'apporter. Elle parlait toujours calmement, avec une voix douce. Je lui ai répondu à plusieurs reprises poliment que je ne savais pas, que j'allais y penser. Au temple, il y a aussi certaines sessions, ou cours, où on peut apprendre comment bien faire dans la vie, agir correctement, être une bonne personne. Ils m'ont reprécisé que ce n'était pas religieux.

On est ensuite montés à l'étage (l'homme, la femme, Gladys et moi). J'étais supposée assister à un cours avec Gladys. Cela durait 15 minutes et je pourrais m'en aller après (je ne voulais pas revenir trop tard chez moi car j'avais du badminton en après-midi et il approchait midi). Finalement, nous sommes montées un peu trop tard car la conversation avec la chinoise fin-vingtaine avait durée trop longtemps. À cette étage, il y avait deux pièces principales. Nous étions dans la première. Il y avait une télévision, et nous pouvions y voir en direct ce qui se passait dans la deuxième pièce. Elle ressemblait à un espèce de mini auditorium et il y avait le cours présentement. On entendait ce qui s'y disait. C'était évidemment en mandarin donc ça restait muet pour mon cerveau.

Puis, dans un coin de la pièce, un petit cérémonial a commencé. Il y avait un meuble avec un petit Bouddha sur celui-ci. Devant lui, sur un autre meuble un peu moins élevé, se trouvait trois chandelles et un bac d'encens. Devant ce montage se trouvait six coussins (deux rangées de trois, si ça vous intéresse). À gauche et à droite du montage se trouvait deux hommes habillés tout en gris. Ils étaient debout, bien droit et se regardaient dans les yeux. Les deux hommes commencèrent à scander des mots d'un air solennel. Le premier parlait plus longtemps, le deuxième ne disant que quelques mots à chaque fois. Tout était en mandarin, donc je ne pouvais malheureusement pas comprendre. Après un certain temps, une petite femme s'est mise entre les meubles et les coussins et a aussi récité un texte quelconque. Elle et les deux hommes s'alternaient des paroles. Parfois, j'entendais un Alice Boivin ou un semblant-de sortir de leurs bouches. Au début, je croyais de pas bien entendre, mais après quelques fois j'ai commencé à comprendre. La femme m'a fait signe d'approcher. L'autre chinoise (celle qui m'a beaucoup parlé) m'a accompagnée pour me montrer quoi faire. J'ai du ôter mes lunettes et m'agenouiller. À plusieurs reprises, entre certaines paroles venant de la petite femme, je devais me pencher et donner trois petits coups sur le coussin avec mes mains. À un moment donné, elle m'a dit de me relever. L'homme de gauche s'est alors tourné vers moi. Il disait un mot en chinois, et je devais répéter. Puis en disait un autre. Je ne sais pas combien de phrases j'ai dites, mais ça m'a paru assez long. J'ai l'impression d'avoir dit un serment, une promesse ou quelque chose comme ça. Ensuite, la petite femme m'a allumé un bout d'encens et m'a fait signe de le planter dans le bac de cendres. Je me suis exécutée. J'ai ensuite dû en planter un deuxième à droite du premier, et un dernier à gauche.

Avant la cérémonie, pendant et après, j'ai appris trois choses (je ne sais pas comment je pourrais nommer ceci). Ils appellent ça les trois treasures. Par contre, je ne peux parler de ces connaissances à personne. Sauf à l'intérieur du temple. «Ce qui se passe au temple, reste au temple». À la fin de la cérémonie, je me suis fait donné une pomme. Je crois que ça fait partie de la tradition, car il y a souvent des pommes et des oranges dans les temples chinois. Sur le montage, je crois d'ailleurs qu'il y avait quelques paniers de ces fruits (des faux), si ma mémoire est bonne. J'étais beaucoup trop concentrée à ne pas comprendre ce qui se passait pour observer attentivement... J'ai aussi dû promettre de manger végétarien pour la journée. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais j'ai tenu la promesse. Comme je compte bien garder les trois «apprentissages» pour moi. Par respect j'imagine. Pourtant, je vous avoue être très perplexe et confuse sur ce qui s'est passé.

Finalement, je me suis faite offrir trois petits livres bilingues (anglais-mandarin). Ils se nomment Introduction to dao, An introduction to the cultivation of tao et Three treasures. Tao, c'est le mot chinois pour l'âme. Dao, c'est un peu plus compliqué. Je vais simplement citer le premier paragraphe du livre: «By consciously observing the cosmos, the living beings, the earthly activities and all phenomena, we will find the existence of the laws of nature. There is a supernatural origin, which guides all operations happening across the galaxy, the earth, and the human beings. We call this source ''DAO.'' » ...Je n'ai pas commencé la lecture encore, mais je vais le faire avec joie, parce que ça m'intrigue profondément, et parce que je me cherche souvent de quoi à faire. Les membres du temple m'ont aussi fait une carte, en tant que «nouvelle membre». C'est un peu comme une carte d'identification. D'un côté, il y a un beau Bouddha tout souriant et de l'autre, quelques informations de base. Pour finir, ils m'ont donné un repas végétarien pour emporter. Au faite, il y a deux temples de ce genre au Canada. Un à Vancouver et un à Toronto. Si vous voulez connaître les trois petits «secrets», libre à vous ;) .

Sur le chemin du retour, avec Gary, j'ai appris à compter jusqu'à 9999 en mandarin. Je sais aussi dire quelques phrases de base style «Je t'aime». Le mandarin est beaucoup plus facile que ça en a l'air, si on ne considère pas l'écriture. La prononciation est juste un peu difficile, mais il n'y a rien de compliqué du style conjugaisons, déterminants, etc.

Badminton

Juste un petit résumé pour ceux qui me demandent des nouvelles là-dessus. Mon premier entraînement de dimanche a été super. Je n'ai jamais autant sué de ma vie (je suais avant même de commencer) et j'ai aussi jamais été autant raquée. J'ai été raquée jusqu'à mercredi et mon entraînement était dimanche... Nous avons fait quelques routines très simples. Je suis avec un petit groupe de 4 filles m'incluant. Nous avons ensuite fait quelques matchs amicales comme des filles d'un autre club étaient là. J'ai commencé par un match de simple, et après avoir gagné le premier set 27-25, je n'avais déjà plus d'énergie et j'ai perdu le deuxième à 10... Il n'y a pas eu de troisième set. J'ai aussi joué un match de double. Mon double était vraiment atroce. Et c'est fou comme le rythme de double féminin est beaucoup plus rapide ici. Je devrais me rattraper, disons que c'était un come back assez difficile après plus d'un mois sans faire de sport et à manger pleins de biscuits!

Je suis donc officiellement acceptée dans le club et je vais pouvoir jouer tous les dimanche. Je vais aussi pouvoir joindre le club de mon école. Je crois par contre que ce n'est pas vraiment compétitif et plus pour le plaisir, à raison de seulement une fois par semaine durant moins de 2h. J'ai aussi été invitée à des matchs amicaux le 21 septembre à mon école, avec des gens de d'autres établissements scolaires. Je vais y aller avec plaisir!





Voilà, désolée pour cet article beaucoup trop long. Je vais essayer de faire plus court la prochaine fois.

再见(Zàijiàn)


Alice 



dimanche 18 août 2013

Bilan I

1 mois.
1 mois s'est écoulé depuis que j'ai franchi le sol malaisien pour la première fois.

J'ai été bousculée par tellement d'émotions durant ce dernier mois. Mais ça ne commence pas là. Tout le processus s'est entamé en octobre dernier, alors qu'une idée vague et farfelue me passait par la tête. J'ai eu la bonne idée de suivre cette idée, malgré les nombreux mots de découragement, d'inquiétude et de désappointement que j'ai reçu. Je me suis souvent sentie jugée, mal-comprise. Je me suis rattachée aux paroles de ceux qui croyaient en cette idée, qui me trouvaient courageuse et qui m'ont soutenue.

Tout le long processus auquel j'ai dû passé m'a paru une éternité. Monter un dossier, envoyer mon application, mener ma collecte de fond... Mais surtout, l'attente. Continuer ma vie normale en sachant très bien que j'étais sur le point d'aller vivre dans un autre pays pendant un an et juste... attendre. J'avais l'impression que ce moment n'arriverait jamais, c'était si loin, si irréel. Puis, recevoir les billets d'avion. Quoi de plus concret que d'avoir dans ses mains la date, l'heure et l'itinéraire qui allait me mener à l'autre bout du monde. Pourtant, ça restait flou dans ma tête. C'est quand même quelque chose de difficile à réaliser. C'est finalement au moment de la descente finale, profitant de la vue que m'offrait le hublot, que je regardais les grandes villes lumineuses et que je me disais: «Ça y est. Je vais vivre ici pendant un an.» Un petit sourire au bord des lèvres, mais la tête encore pleine de questionnements. Je me plongeais dans l'inconnu. C'est quelque chose de vraiment terrifiant. Terrifiant, mais tellement excitant à la fois.

J'aurais dû écrire ces lignes il y a un mois de cela. Pourtant, c'est seulement maintenant que je suis vraiment capable de comprendre ce que je ressentais à ce moment là. Je crois que je laissais simplement les choses aller, sans nécessairement avoir les mots justes pour exprimer ce qui se passait.

Ce premier mois n'a pas toujours été facile. Au tout début, j'observais beaucoup et je réapprenais à vivre. Ce qui m'étais acquis depuis si longtemps ne valait plus rien. Que ce soit la manière de manger, la politesse, la façon de saluer, les mesures d'hygiène, l'endroit où on enlève nos souliers ou simplement la façon de faire signe à quelqu'un de s'approcher, tout était du nouveau. Cette période agréable où tout était fantastique parce que tout était si nouveau et différent n'a pas duré si longtemps. Comme je devais attendre plusieurs jours avant de commencer l'école, j'ai passé plus d'une semaine seule à la maison pendant que ma famille d'accueil était au travail ou à l'école. Après avoir épuisé mes notifications facebook, mes e-mail, les quelques livres que je m'étais apportés et ma capacité corporelle au sommeil (qui est vraiment très grande, soit dit en pensant), je me retrouvais sans nulle autre occupation. Qu'est-ce qu'on fait quand on n'a plus rien à faire? On pense. On pense à notre famille qui commence à nous manquer. On pense à la piste cyclable qui nous permettrait de s'évader et de suer un peu. On pense à notre piscine qui nous permettrait de nous rafraîchir avec cette chaleur intense. On pense à nos amies avec qui on pourrait déconner et jaser de tout et de rien. On pense à du fromage si inaccessible mais pourtant tant délicieux. On pense au maudit décalage horaire qui fait que tout le monde est en train de dormir et ne peut te répondre. On pense aux succulentes salades que notre mère et notre belle-mère nous cuisineraient. On pense à nos paires de shorts et nos camisoles qui ne demandent qu'à être portés, mais qui doivent modestement restés dans les étagères par respect pour notre famille d'accueil musulmane. On pense aux nombreux partys auxquels on pourrait aller et simplement s'amuser sans se soucier du reste. On pense à notre tant attendu permis de conduire qui est maintenant si inutile dans ce porte-feuille. On pense à notre pays. On s'ennuie. On se questionne. Était-ce une bonne idée? Pourquoi avoir quitté ce chaleureux mais froid Québec, qui m'a si gentiment bercée pendant 17 années? Pourquoi ne pas être simplement restée dans le confort, comme tout le monde?

Et puis l'école qui est venue me sauver juste à temps. Encore une fois pleins de découvertes. J'ai enfin pu commencer à me faire des amis. Cette première semaine d'école a été formidable. Tout le monde m'a si bien accueillie, autant les enseignants que les étudiants. Pleins de personnes sont venues me parler, m'ont mise à l'aise. Chaque «Hi Alice» que j'entendais lorsque je marchais dans les corridors, sans toujours savoir qui était la personne qui me regardait avec un sourire, me faisait un grand plaisir. Même si je ne comprenais rien aux notes de cours que je prenais, je me disais que j'allais peut-être les relire un jour et y voir plus clair.

Ensuite, le Hari Raya. En découvrir encore plus, toujours, sur la culture. Rencontrer des nouvelles personnes, encore et encore. Être accueillie avec tant de bonté peu importe où je vais. J'ai adoré plonger dans la culture comme ça, mais j'avoue que parfois, c'était difficile. Passer des journées consécutives avec des gens qui ne parlent que malais autour de moi et ne comprendre que quelques mots sans contexte n'est pas toujours agréable. Même si j'étais avec une vingtaine d'autres personnes autour d'un repas, je me sentais souvent seule. Les gens se parlaient entre eux, riaient, communiquaient, alors que tout ce qui me restait était mes propres pensées. Mais bon, encore une fois, je me dis que peut-être que lorsque je vais retourner au Kampung (village) la prochaine fois, je vais remarquer une amélioration. Et puis, l'autre fois d'après, encore plus. Puis, je vais me mettre à comprendre peu à peu ce que les gens se disent. Un jour, je vais peut-être même pouvoir intervenir dans les discussions et m'exprimer. Ne pas tout comprendre tout de suite, ça fait partie de la game, et je le savais avant de m'y embarquer.

Pour finir, j'ai eu la chance de rencontrer, cette semaine, une Malaisienne d'origine chinoise qui part bientôt pour le Canada avec AFS. J'ai passé beaucoup de temps avec elle et sa famille, ce qui m'a permis d'en découvrir beaucoup sur la culture chinoise. Je vous réserve un article là-dessus bientôt. J'ai aussi eu un premier entraînement de badminton aujourd'hui. Ça a fait vraiment du bien d'enfin faire un peu de sport! Puis, demain, je recommence l'école après un congé de deux semaines. Et je me sens bien. Je crois sincèrement que se tenir occupé est la clé du succès.

Donc voilà, malgré les hauts et les bas, je suis heureuse. Vraiment. La Malaisie est fantastique. Je trouve vraiment merveilleux de voir trois cultures différentes vivre ensemble et en harmonie dans un même pays. Avec toute cette diversité, il y a tant de choses à découvrir. Durant le dernier mois, j'ai l'impression d'avoir appris plus de choses que si j'avais lu 100 pages différentes sur Wikipédia. Pourtant, j'ai aussi l'impression de n'avoir encore rien vu. Je sais qu'il me reste encore tant de choses à découvrir, et c'est ce qui rend le tout encore plus intéressant.


Malgré toutes les différences; la culture, la langue, la couleur de peau et tout le reste, je ne me sens pas vraiment comme si j'étais à l'autre bout du monde. Parce que peu importe la culture ou la façon de vivre, les gens me semblent si... humains. On est tous un peu pareils au fond. On vit, et on essaie de le faire de la façon qui nous semble le mieux. Je suis sincèrement incapable de mettre des mots clairs et précis sur ce que j'essaie de dire. Je vais donc emprunter les mots d'une autre étudiante étrangère en Malaisie: « It's just so different. But eventually you realize it's somehow, in the smallest way, the same. You realize people are people and whether its here, there, or anywhere, happiness, and sadness, and love; they're all universal, and that's one familiarity you cling onto.» . Tout en étant si loin, je ne me suis jamais sentie aussi proche du monde.

Ce premier mois a été éprouvant, fascinant, instructif... Et ce n'est que le commencement.

Je voudrais dédier cet article à mes parents qui m'ont soutenue et continuent de le faire dans ce grand projet. Je voudrais sincèrement vous remercier parce que même si ça ne paraît pas toujours, j'apprécie vraiment l'expérience que je suis en train de vivre, et c'est en très grande partie grâce à vous si j'ai cette chance. Merci énormément.

Alice



Source: http://sincerelykaley.blogspot.com/2013/08/smile.html



 

lundi 12 août 2013

Selamat Hari Raya Aidilfitri

Hallo!

Je suis revenue à la maison hier soir, après une semaine complète passée avec de la famille un peu partout, pour célébrer le Hari Raya.

Tout d'abord, nous sommes partis lundi pour le village de ma mère d'accueil. J'ai donc pu rencontrer ma nouvelle ''famille maternelle''. J'ai, malheureusement, oublié le nom du village, mais c'est à environ 1h de voiture vers l'ouest je crois. Ensuite, nous sommes allé visiter la famille de mon père d'accueil, à Felda, dans l'état de Johor (au sud de la Malaisie). Pour finir, nous avons visiter deux soeurs de Fadzil, je ne sais pas trop où, mais encore plus au sud.

La vie de campagne

J'ai eu l'occasion d'expérimenter un mode de vie un peu plus rustique que ce à quoi je suis habituée. Disons que je ne sais pas si la toilette et la douche méritent vraiment leur nom.  Le lit où je dormais devrait également changer de nom, peut-être pour quelque chose comme «amas de ressorts recouvert d'une mince couche de tissu». Aussi, les femmes cuisinent à même le plancher de la cuisine.

Heureusement, même en campagne, les salons et les salles à manger sont bien entretenus, et c'est donc là que je passe le plus clair de mon temps. Parlant de salle à manger, la plupart des maisons n'ont pas assez de tables pour accueillir la grande famille, donc la tradition veut que nous mangions tous par terre, sur des tapis de bois.

Je ne veux pas dire du mal des personnes vivant cette maison, ils m'ont vraiment bien accueillie et j'ai passé du bon temps avec eux. Je trouve juste ça intéressant de découvrir un mode de vie un peu différent!

Voici une des deux toilettes, la plus rustique, qui se trouve à l'extérieur. J'ai vite pris l'habitude de traîner mon papier de toilette partout avec moi...

La douche.

J'avais de la bonne compagnie pendant que je me lavais. Les fourmis sont fidèles au poste.

Un repas typique.
On ne voit pas très bien, mais l'endroit pour faire la vaisselle est de l'autre côté de cette «fenêtre». Du béton, c'est toujours très chaleureux.

On s'habitue à ce genre de maisons, mais disons que j'apprécie encore plus notre maison après être allé au kampung (village)! Comme Ibu (mère) a dit: Home, sweat home!

Les coutumes

Comme mentionné précédemment, nous étions chez de la famille pour célébrer le Hari Raya. Le Ramadan se terminait mercredi et le Hari Raya commençait donc jeudi. Cette fête est plus connue mondialement sous le nom Eid al-Fitr. Il s'agit de la fête la plus importante pour les musulmans, couronnant la fin du Fasting month, un des cinq piliers de l'islam.

J'ai jeûné pour les deux dernières journées, question de vraiment bien vivre la fin du Ramadan, et aussi parce que c'était peut-être ma dernière occasion à vie. C'est vraiment difficile de ne pas manger ni boire pendant 14 heures de suite, durant le jour. Ça nous permet de comprendre un peu plus comment ça peut être éprouvant pour les personnes qui n'ont pas notre chance d'avoir accès à de la nourriture et de l'eau. Je n'ose imaginer comment on se sent sans manger ni boire pendant une, deux, trois journées... Je compatis avec tous les affamés de ce monde et, sans nécessairement les admirer, je trouve impressionnant de voir tous ces musulmans faire ce que j'ai fait de peine et de misère durant 3 journées, pendant 30 jours consécutifs, tout en travaillant et en allant à l'école.

Pour cette fameuse journée, nous devions porter des vêtements traditionnels. Pour les femmes, le Baju Kurung, et pour les hommes, le Baju Melayu. Chaque famille se choisit normalement une couleur et s'agence ensemble. Nous étions en orange. 

La petite famille. Oui, je sais, mon orange est beaucoup moins prononcé que celui des autres...

Une partie de ma «famille maternelle». En haut: tante, mère, moi, Itun (la bonne), oncle, oncle. En bas: frère, père, grand-mère, grand-père.

Très tôt le matin, tous les garçons vont à la mosquée prier. Ensuite, de retour à la maison, nous devons faire un Salam spécial aux hommes plus âgés, puis aux femmes. L'homme, en commençant par le grand-père, s'assit sur un sofa. Puis, un par un, nous venons s'asseoir devant lui, par terre, et il nous prend les mains en nous parlant. Je ne sais pas trop ce qu'ils se disent, mais comme cette journée est consacrée à pardonner son prochain, j'imagine qu'ils se disent des choses religieuses en lien avec ça. De mon côté, j'ai eu droit à des beaux mots tels que «Tu es la bienvenue dans ma maison quand tu veux» ou «Nous te souhaitons bienvenue dans notre famille» et, évidemment, «Selamat Hari Raya» (Joyeux Eid al-Fitr). Ensuite, même chose avec la grand-mère, mais celle-ci s’assoit par terre. J'ai également fait un Salam à mes parents d'accueil. Pareillement, le père s'assoit sur le fauteuil et la mère, à même le tapis. 


En plein Salam.

Puis, durant toute la journée, nous nous promenons de maisons en maisons pour visiter de la famille/des amis, ou nous restons à la maison pour en accueillir. Toujours, biscottes et breuvages sont disponibles pour tous. On mange toute la journée. Pour l'occasion, des beaux rideaux ont été installés dans la maison et de grands tapis (les gens s'assoient généralement par terre). C'est impressionnant de voir tous les gens, parfois on peut être presque 50 dans une même maison. La famille ne se limite pas seulement aux oncles et aux tantes, mais s'élargit plutôt jusqu'aux petits-petits-cousins, grandes-tantes, etc. Tout le monde est très accueillant. 

Biscuits et gâteaux de toute sorte.

Une tradition veut que les personnes ayant les moyens donnent des sous en cadeau aux enfants, adolescents et parfois aux personnes non-mariées. On appelle ces dons des Duit Raya. Ils sont généralement donnés dans de petites enveloppes de plusieurs styles. J'ai reçu, en tout, 98 ringgits, soit l'équivalent d'environ 33 dollars. Les dons se situent généralement entre 1 et 20 RM.

Mes Duit Raya.

Ensuite, il y a une autre tradition qui dure durant tout le Ramadan et qui se poursuit quelques jours après la fin de celui-ci. À tous les soirs, des gens s'amusent à faire des mini feux d'artifices. Au début, je me demandais pourquoi j'entendais souvent des BOOM le soir, ça m'a pris environ deux semaines avant de connaître l'origine de ceux-ci. J'ai vu beaucoup d'enfants jouer avec le feu et les parents ne semblent pas trop s'inquiéter. Pourtant, une personne m'a dit qu'il y avait des blessés chaque année un peu partout. Mais bon, c'est quand même jovial et agréable.

Photo prise au bon moment :D

Les enfants s'amusent avec des bâtons faisant des flammèches quand on les allume (je ne connais pas le nom de ceci, mais tout le monde en a déjà vu).

Le badminton

Ici, c'est merveilleux, les gens s'assoient devant leur télé pour regarder le badminton, un peu comme les Canadiens le font pour le hockey. Cette semaine, c'était le championnat du monde. Je n'avais qu'à ouvrir la télévision, à toute heure du jour, pour tomber sur des bons matchs de badminton. J'ai pris grand plaisir à encourager les Danois, alors que tout le monde comptais pour l'Indonésie... 

J'ai aussi pu voir le match de final simple masculin, opposant Lee Chong Wei (de la Malaisie, #1 mondial) à Lin Dan (de la Chine, #2 mondial). J'ai vu live Lee Chong Wei abandonner à 20-17 au 3e set à cause d'une blessure. Je l'ai aussi vu sortir du terrain en civière... C'était quelque chose, surtout en sachant que des milliers de Malaisiens étaient dans leur salon rivés à leur écran pour encourager leur idole. En espérant qu'il se remettra de cette blessure, ça semblait être une grosse crampe aux cuisses ou quelque chose comme ça. Disons que ça finit mal un tournoi...

J'ai vraiment aimé avoir des matchs de badminton à volonté, mais je vous avoue que ça me rendait vraiment jalouse. Je veux jouer... Ça fait un mois que je n'ai pas fait de sport et que je mange plus ou moins santé, je commence vraiment à grossir et je me sens pas très bien. Heureusement, j'ai trouvé un club de badminton et je devrais pouvoir commencer à jouer ce dimanche, je vous en redonne des nouvelles plus tard! J'ai tellement hâte de rebouger un peu! Je me demande sincèrement combien de poids j'ai pris. 


Bis nachher!

 


dimanche 4 août 2013

Sekolah

Ciao!

Je viens de terminer ma troisième journée et demie d'école en sol malaisien.

Je m'attendais à ce que ça soit différent, mais franchement, pas à ce point là. J'aime ça.

L'école

J'étudie à l'école Sekolah Menengah Kebangsaan Putrajaya Presint 14(1), école secondaire adjacente à l'école primaire de mon petit frère d'accueil. Ce qui est agréable, c'est qu'ici, aller à l'école ne signifie pas s'enfermer dans un gros bloc de béton durant des heures. Loin de là. Pourquoi? Eh bien, la Malaisie n'a qu'une saison: l'été. À quoi ça sert des murs quand il fait beau? Bref, à l'exception des classes, tout est ouvert avec le dehors. Voici quelques supports visuels pour mieux comprendre mes dires.



La place principale.

Des couloirs menant à des classes. La mienne se trouve au fond à droite, au deuxième étage. Pardonnez à la fenêtre la qualité moindre de l'image.

J'ai aussi appris qu'il vaut mieux que je traîne avec moi mon papier de toilette, cet outil si pratique ne semble pas des plus populaires par ici. Je dois également m'habituer aux toilettes publiques de mon école...

Quand j'étais enfant, je rêvais d'uriner debout comme les garçons. Eh bien, c'est le moment où jamais!

Le fonctionnement

L'école débute à 7h30 et se termine à 2h30. Il y a 10 périodes de 40 minutes. Nous n'avons qu'une petite pause de 20 minutes, à 10h30, pour manger. 40 minutes, ça paraît court, et ce l'est, c'est pourquoi nous avons beaucoup de périodes doubles. 2 cours de maths de suite par exemple, ce qui fait une période de 80 minutes finalement. L'année scolaire commence en janvier et se termine en novembre. Nous avons un horaire en jours de la semaine, un peu comme au cégep.

Ensuite, nous avons une classe attitrée. Nous sommes toujours avec les mêmes personnes. C'est les enseignants qui se déplacent pour donner leur cours. Nous sommes moins de 25 personnes dans ma classe. J'ai été placée en Form 4, avec les étudiants de 16 ans. En janvier, je vais poursuivre en Form 5, jusqu'à mon retour au Québec en juin. 

10 périodes de 40 minutes par jour, ça peut paraître beaucoup, mais sincèrement, ce n'est vraiment pas si pire que ça. Souvent, il peut y avoir 5 à 10 minutes entre le départ d'un prof et l'arrivée d'un autre, donc nous pouvons jaser entre nous. Et les cours sont vraiment molos. Les professeurs ne sont pas stressés, ni stressants. On peut jaser n'importe quand, il n'y a pas de professeur zellé sur le silence. C'est smooth

Comme on n'a pas de casier, on doit chaque jour apporter ce qu'on a de besoin pour la journée dans notre sac à dos. Pas de cartables, seulement des cahiers.

Les cours

À la fin de leur Form 3, les étudiants passent un gros examen super important qui détermine en quoi ils vont poursuivre leurs études. Tous convoitent les sciences. À ce moment-là, les élèves sont déjà divisés selon leur potentiel. En Form 4, à mon école, il y a deux classes en Science Stream, une en Economy et une en Art. J'ai été placée, comme tous les autres étudiants en échange dans le pays, dans un groupe de science. On m'a dit que j'étais dans le meilleur groupe. Bref, je me retrouve parmi les brains de l'école, c'est cool!

Voici les cours au programme:

- Bahasa Melayu, malais: Je n'aime déjà pas étudier la littérature et la poésie francophone, alors imaginez comment ça doit être endormant d'écouter un prof parler de littérature malaisienne et analyser un poème, le tout en malais. C'est le cours propice pour dormir, ou simplement fixer un point en pensant à la vie. 

- Bahasa Inggeris, anglais: Je n'ai jamais aimé les cours d'anglais, mais je sens que je vais plutôt les apprécier cette année. Disons que ça va faire un petit répit à mon cerveau, comme la plupart des autres cours sont enseignés en malais. Je n'ai eu qu'une période jusqu'à présent et nous sommes allés lire à la bibliothèque, donc je ne sais pas encore si ce sera intéressant. 

- Moral: Pendant que les élèves ont un cours sur l'Islam, moi et deux autres garçons - les trois seuls non-musulmans en Form 4 - avons un cours de moral. Le tout enseigné en malais.

- Pendidikan sivik kewarganegaraan, éducation à la citoyenneté: Je n'ai pas eu ce cours encore, donc je ne sais pas exactement ce qu'on voit, probablement qu'on parle de la vie en société (oui oui, je vous le dis).

- Pendidikan jasmani, éducation physique: Contrairement au Québec, les cours d'éduc ne se font pas dans un gym. C'est dehors. Il y a des grands terrains de soccer, donc j'imagine que ça se passe là. J'ai hâte d'en avoir, je commence à me sentir patate, ça fait 3 semaines que je n'ai pas fait de sport... 

- Sejarah, histoire: Cours d'histoire en malais. Une fille m'a dit qu'ils parlent de la deuxième guerre mondiale et de trucs comme ça... Chanceux, au Québec on ne fait que parler de l'histoire du Canada avec les Autochtones d'années en années... Ça commence à être répétitif.

- Matematik, mathématiques: Cours de math de base. Le cours est en malais mais comme c'est des maths, c'est quand même compréhensible (des chiffres restent des chiffres). Mais on dirait sincèrement qu'ils ont le don de se compliquer la vie.

Ça, c'est les cours de bases que tout le monde a. Comme je suis dans le science stream, nous avons des cours de plus.

- Kimia, chimie: C'est en malais, mais c'est pas si mal, j'arrive à comprendre un peu. Nous pouvons choisir dans quel langue nous voulons nos manuels, donc j'ai pris anglais.

- Fizik, physique: Encore une fois en malais avec manuels anglais, mais facile comme j'ai tout déjà appris. Par contre, certaines formules, symboles ou façons de calculer sont différents... Donc, quand je lis la question je me dis que c'est facile mais après je dois me casser la tête à essayer de faire avec leurs méthodes... c'est mêlant.

- Biologi, biologie: Juste en malais et pleins de trucs nouveaux, je comprends pas grand chose hehe.

- Matematik tambahan, mathématiques additionnelles: Mon cours préféré! Le professeur est chinois, donc il enseigne en anglais. Je revois des choses que j'ai déjà vu mais de manières différentes... Mais il y a quelques affaires nouvelles. Plein d'algèbre donc j'aime ça.
   
La règle numéro 1: respecter les professeurs

Au Québec, certains ne se gênent pas pour obstiner les professeurs ou même les envoyer chier. C'est impossible ici. Les enseignants sont des personnes importantes et on doit les respecter. En faite, les gens respectent toutes les personnes plus âgées qu'eux, toujours. 

Il y a un petit cérémonial à chaque période. Tout d'abord, lorsque l'enseignant entre dans la classe, nous devons tous nous lever debout. Ensuite, un garçon (toujours le même) dit : Good morning teacher ou  Selamat pagi Cikgu ou ça peut varier selon le moment de la journée et quel enseignant il est. Ensuite, toute la classe répète en cœur. Puis, les musulmans récitent une prière en plaçant leurs mains comme quand on boit de l'eau (ou du lait au chocolat mais d'habitude on a un verre pour ça). À la fin de la prière, ils passent leurs mains sur leur visage, puis on peut enfin s'asseoir.

Ce n'est pas fini. À la fin de la période, on se relève debout, et le garçon dit : Thank you teacher ou Terima kasih cikgu et nous répétons encore une fois en cœur. Puis, avec certaines enseignantes, les filles (m'incluant) faisons un Salam. C'est le fameux je prends ta main et je me penche pour appuyer ma tête dessus. Autre forme de respect. Je me le suis fait faire par des enfants et je trouvais ça vraiment bizarre... 

La religion omniprésente

Étant dans un pays majoritairement musulman, les écoles se sont adaptées afin de répondre aux besoins de la population. Dans le pays, il y a environ 60% de Malais (musulmans), 25% de Chinois (bouddhistes ou autre) et 10% d'Indiens (hindouistes ou chrétiens). Par contre, à mon école, c'est 98% des gens qui sont musulmans. En effet, nous sommes entre 10 et 15 non-musulmans dans l'école, pour presque 800 élèves. 

Premièrement, à presque tous les matins, entre 7h30 et 8h, les musulmans vont prier. Je ne sais pas exactement où se situe leur lieu de prière ni en quoi ça consiste, mais bon. Ils prient également une autre fois dans les alentours de 14h.  

Pendant ce temps, les quelques non-musulmans que nous sommes, sommes pris en charge par mon professeur de mathématique chinois. Les derniers jours, nous avons occupé ce temps à la peinture d'un œuvre sur un mur. Il s'agit enfaite d'une fleur à cinq pétales avec, dans chacune d'elles, inscrit une des cinq règles de l'école. Nous n'avons pas encore terminé, il faut toujours recommencer car certains veulent aider mais gâchent tout par leur manque de talent, donc on repeint par dessus et recommence... 


Notre charmante peinture.

Les hommes à la tâche. Oui je sais ils n'ont pas l'air de travailler fort fort.


À tous les vendredi matin, il y a une grosse assemblée regroupant tous les musulmans, où prières et chants sont à l'honneur. Ce dernier vendredi, comme c'était la dernière journée d'école avant notre congé de deux semaines pour le Hari Raya (fin du Ramadan), les élèves ont prié presque toute la journée. À la fin de la journée, tout le monde se disait Selamat Hari Raya (Joyeux Aïd(fête pour la fin du Ramadan)). Je me sentais comme avant le congé des fêtes où on dit bye à nos collègues de classe en se souhaitant Joyeux Noël... Et à ce qu'il paraît, les enfants et adolescents reçoivent plein d'argent pour le Hari Raya, un peu comme nous recevons des cadeaux à Noël.


La grande assemblée.

Pendant ce temps, nous sommes d'où je prends la photo en train de peindre. C'est rigolo. Je me demande quelle sera notre activité une fois ce chef-d’œuvre terminé.
L'uniforme

En Malaisie, il y a un uniforme scolaire national. C'est partout le même, pour toutes les écoles publics du pays. Seules certaines écoles privées se munissent de leur propre accoutument vestimentaire.  

Pour les garçons, il s'agit d'une chemise blanche et d'un pantalon kaki. Pour les filles, nous avons deux choix. Il y a l'uniforme de musulmans, un baju kurung bleu et  blanc. C'est enfaite une espèce de robe à manches longues blanche arrivant au genoux avec en dessous, une longue jupe bleu ciel. Il y a aussi l'uniforme pour non musulmans, un pinafore bleu ciel avec une chemise blanche en dessous. Nous devons tous porter des chaussures noires. 

Je possède un uniforme de chaque sorte. Par contre, je suis la seule à porter la petite robe. Même les autres non-musulmans portent le baju kurung. Ce n'est pas grave, tant qu'à être différente, je vais l'être pour vrai. C'est 100 fois plus confortable le pinafore que le long uniforme... Et c'est beaucoup moins chaud.


La hiérarchie

Le système scolaire malaisien classe déjà les jeunes selon leur niveau d'intelligence à l'âge de 15 ans.  

Ce n'est pas tout, il y a également un petit système d'uniformes. Par exemple, certains élèves sont munis d'un uniforme jaune. La signification? Ce sont les élèves considérés comme parfaits, ceux qui ont pratiquement des A partout. Il y en a beaucoup dans ma classe... Il y a également un garçon qui a, en plus de sa chemise, un veston. Je ne suis pas certaine de ce que ça signifie exactement, mais il a certainement un certain titre important. Il y a aussi les uniformes mauves. Ce sont les conseillers, ceux qu'on est sensés aller voir quand on a un problème... J'ai aussi vu certaines personnes en orange, mais je ne sais pas encore ce que ça veut dire.
  
Bref, c'est quand même drôle de voir les élèves classés en différents groupe selon leur uniforme. 

Ma première semaine d'école

Évidemment, je me suis faite remarquer assez vite. Une grande blonde dans ce pays, ça ne passe pas inaperçue. Quand je me promène dans les corridors, je me fait dire Hello Alice à toutes les cinq secondes.

 J'ai été très chanceuse, à mon arrivée, une gentille fille nommée Sufia m'a toute suite pris en main. Elle m'aide beaucoup. Elle est venue avec moi me procurer mes livres d'école et acheter des cahiers de notes, et elle me guide quand je ne sais pas ce qu'on est sensés faire. Ici, tous les cahiers, ou presque, sont gratuits. On n'a qu'à se procurer des buku nota (cahiers de notes) dans le petit magasin de l'école, à prix modique. L'école est également gratuite. Enfaite, c'est 60 Ringgits pour un an, ce qui donne environ 20$, c'est vraiment donné. Fin de la parenthèse.

Donc, je suis assise à côté de Sufia dans la classe, et elle me traduit certaines choses, m'apprend des mots, m'aide... Elle est vraiment gentille de faire tout ça. Je crois qu'on va bien s'entendre, c'est également une grande sportive. Et c'est la meilleure en anglais de la classe.
Beaucoup de gens viennent me parler et me poser des questions. Il y a certains garçons vraiment drôles. J'aime l'ambiance de ma classe, comme ces gens sont toujours ensembles depuis le début de l'année, tout le monde se connaît et il y a une belle harmonie. 

Jeudi, alors que j'étais à la bibliothèque, je me suis faite encerclée par une 20e d'élèves de Form 2 (14 ans), qui se sont mis à me poser pleins de questions, tout en semblant très gênés et intimidés, et en ayant de la difficulté avec leur anglais. C'était comique. Je vois également souvent une personne dire quelques choses à ses amis, pour ensuite les voir tous se retourner vers moi en même temps et me regarder. C'est vraiment étrange d'être le centre de l'attention comme ça.

En général, j'ai vraiment apprécié ma première semaine. Les gens sont gentils avec moi, me parlent beaucoup et je me fais des amis. Je suis même un peu déçu d'avoir deux semaines de congé devant moi... 

Des collègues de classe.

Moi, Anis et Sufia.


Les musulmans portent cet uniforme les vendredis.

Je trouvais assez cocasse qu'il y ait un bonhomme de neige dans ma classe, alors que je suis probablement la seule à en avoir déjà vu en vrai...

  Vediamo più tardi!