lundi 31 mars 2014

Voyage à Kelantan

Bonjour à tous!

Ma gentille voisine, Aunty Ha.
Comme je l'ai brièvement mentionné dans mon dernier post, j'ai eu l'occasion de faire un voyage à Kelantan avec ma voisine il y a plus d'un mois, auquel je n'ai pas encore discuté. J'ai passé la fin de semaine dans cet état du nord-est de la Malaisie du 20 au 23 février. Comme ce n'est plus du tout d'actualité, je vais éviter les grosses explications et simplement partager quelques photos avec brèves explications. J'aurai ensuite encore beaucoup de travail pour vous raconter les deux semaines que j'ai passé avec des aborigènes du 14 au 28 mars!

Sur cette carte de la Malaisie, Kelantan est en rouge et Selangor, l'état dans lequel je vis, est en vert.


À la recherche des bouddhas

Dès la première journée, j'ai été prise en charge par la nièce de ma voisine, qu'on surnomme Aline. Elle était très sympathique et amical. Avec le fils et la fille de Aunty Ha, nous avons fait un tour de voiture à la recherche de jolies endroits à visiter. Nous nous sommes rendus à plusieurs temples, et j'ai eu la chance d'admirer des bouddhas géants assis, debout et couchés. Comme Kelantan est collé sur la frontière Thaïlandaise, plusieurs temples ont des influences thaïs dans leur architecture.

Le premier temple avec son Bouddha en position assise.

Dans l'entrée du temple. À gauche, c'est la fille de ma voisine et à droite, c'est sa nièce Aline.

À l'intérieur du temple. Tout à fait dans mon élément.

La deuxième destination, avec les Bouddhas debout.

Le fils et la fille de ma voisine Aunty Ha à gauche, et sa nièce Aline à droite.
Troisième et dernier temple à notre liste: le Bouddha couché. De près, sa grosseur est très impressionnante.

On notice l'influence thaïlandaise dans la forme des toits.

La plage

Le jeudi soir, j'ai dormi chez Aline comme on s'entendait bien au lieu de suivre Aunty Ha chez ses parents. Le vendredi, nous nous sommes promenés un peu dans la ville et en fin d'après-midi, nous sommes allés à la plage. J'avais demandé si on pouvait se baigner là-bas et ils m'ont dit que non car c'était dangereux. Idiote, je les ai écouté et ne me suis pas apporté de vêtements pour me baigner, pour finalement me retrouver devant du beau sable, une eau agréablement chaude et de belles vagues. Portant une robe, je n'ai pas pu en profiter et j'ai trouvé ça frustrant car je ne me suis encore jamais baigner sur une plage depuis que je suis en Malaisie. 

Un jolie marché à Kota Bharu, la ville principale de Kelantan.

Pique-nique à la plage. Comme ça reste un pique-nique malaisien, c'était évidemment du riz et non des sandwiches...

La plage tristement sale.

Sur la plage «dangereuse», avec une membre quelconque de la famille de ma voisine.

Rencontre avec des amies AFS

Avant d'aller à Kelantan, j'avais contacté une autre étudiante AFS des États-Unies dont je me rappelais qu'elle habitait dans cet état. Le vendredi, nous avons réussi à nous rencontrer. Elle et une autre étudiante dormaient à la maison de leur présidente de chapitre à Kota Bharu car elles avaient une activité le lendemain. Aline et moi sommes donc passé les chercher le vendredi soir et elles nous ont suivi pour souper. Nous avions un souper organisé chez un oncle quelque part et nous nous y sommes rendus. La maison était immense et tout simplement magnifique! Je n'ai pas pris de photos malheureusement. Ensuite, nous sommes allés marcher dans un marché de nuit dans la ville. Je n'ai encore une fois pas pris de photos, je vais donc vous laisser sur une photo sans lien pour me faire pardonner. 

Ceci est un restaurant se trouvant sur une rivière au milieu de la ville!

À la fin de la soirée, nous avons eu des demandes pour des photos de la part de la famille de Aline.

 Moi, Kaley des États-Unis, la mère de Aline et Mary de l'Italie.

Avec le petit frère de Aline.
Le père de Aline et Mary.
Aline et moi.

Le samedi en fin d'après-midi, nous avons retrouvé encore une fois Mary et Kaley comme elles avaient terminé leur activité AFS (nettoyage d'une plage). Nous sommes allés visiter une plage rocheuse. C'était très jolie, et cette fois c'était vrai que ce n'était pas un endroit pour se baigner. Nous sommes ensuite allés manger quelque part puis nous nous sommes promenés le soir.

La plage et ses centaines de cerfs-volants à vendre.

Moi, Mary (Italie), Adeek (petit frère de Aline) et  Kaley (États-Unis).

Aline et moi.
En se promenant...
Au resto.

Si près de la Thaïlande!

Le samedi matin, avant les événements mentionnés plus haut, j'ai fais un petit tour à Rantau Panjang avec Aunty Ha. Il s'agit d'une petite ville avec pleins de petits marchés qui se situe à la frontière entre la Malaisie et la Thaïlande. La seule chose séparant la ville du sud de la Thaïlande est une mini rivière d'une vingtaine de mètres de large. Nous avons marché un peu, acheté quelques vêtements et nourriture (incluant du chocolat, c'est important) et j'ai pris quelques photos avec la Thaïlande, littéralement parlant. 

Ma seule photo dans les rues de Rantau Panjang.

Un petit bateau transportant les locaux entre les deux pays. Un aller coûte quelques sous.

Je «tiens» fièrement le drapeau de la Thaïlande.

L'image parle d'elle même. À gauche, c'est le pont menant à la Thaïlande et à droite, la route nous gardant en Malaisie.

Comment mal finir un voyage

Ma nuit du samedi au dimanche fut tout simplement horrible, partagée entre peur de diarrhée, envie de vomir, mal de tête et sueurs froides. J'ai passé une bonne partie de la nuit dans la salle de bain en petite boule par terre en attendant que ça passe. La maison d'Aline n'avait pas le luxe d'une toilette conventionnel et je devais donc me contenter d'une toilette squat. Je me suis lavée quatre fois durant la nuit pour me rafraîchir le corps et me sentir moins sale. Le lendemain, c'était un peu mieux mais ce n'était tout de même pas le vol le plus agréable, le mal de ventre persistant. Je ne sais pas ce que j'ai mangé qui m'a causé ceci, mais en tout cas, je m'en serais bien passé! J'ai adoré mon grand lit douillet à mon retour en fin d'après-midi et j'ai dormi pendant plusieurs heures. Je ne suis pas allée à l'école le lundi.

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Donc voilà, c'était mon voyage à Kelantan en bref. Pour des nouvelles plus à jour, j'ai aujourd'hui même reçu la confirmation que je peux aller en Thaïlande la semaine prochaine! Je partirai donc jeudi le 10 avril pour ce pays du sourire, où je serai accueillie par mon amie Sitanan, Thaïlandaise ayant fait un échange à Rouyn-Noranda l'année dernière. J'y passerai cinq jours et j'aurai l'occasion de célébrer le nouvel an Thaï, fêté avec un festival d'eau du 13 au 15 avril! Je suis impatiente de vivre de nouvelles aventures!


À bientôt et bon courage dans l'attente du printemps.

Alice
xox

vendredi 28 mars 2014

Bilan VIII



*Article écrit le 19 mars

Bonjour à tous!

Je vous écris présentement dans une petite maison très pauvre dans le haut d’un village d’aborigènes. Je suis assise sur les minces tissus cousinés qui nous servent de lit, et à côté de moi se trouve ma charmante amie française qui a sombré dans le sommeil en cette fin d’après-midi. Je profite donc de ce petit moment de répit avant notre sortie en ville pour écrire au sujet de mon huitième mois en Malaisie. 

Premièrement, quand je pense à faire mon huitième bilan, je ne peux m’empêcher de constater encore une fois comme le temps passe si vite. Advenant le cas que je ne réussisse pas à allonger mon séjour, mon retour au Québec serait dû pour dans deux mois et demi. Il y a deux mois et demi, j’étais chez mon amie Sufia à cuisiner pour célébrer le nouvel an et je me préparais à recommencer l’école. J’ai l’impression que c’était hier. Le temps m’a filé entre les doigts depuis ce temps et je n’arrive pas à croire que c’est cette petite période de temps qu’il me reste en avant de moi. C’était totalement vrai lorsque je m’étais fait dire à mon camp pré-départ que la deuxième partie de l’immersion passerait très vite. 

Bon, je dois me mettre à la tâche maintenant. Que s’est-il passé dans ton huitième mois, Alice? Je regarde le petit calendrier que m’offre le coin inférieur droit de mon écran d’ordinateur et je constate que mon huitième mois en Malaisie a littéralement été entamé avec mon voyage à Kelantan, état au nord-est malaisien, avec ma voisine. Quoi, ça fait déjà un mois de ça? Je n’ai même pas encore écrit à ce sujet dans mon blog d’ailleurs. Les deux semaines qui ont suivies ont été plutôt routinières, bien que très remplies. J’ai augmenté la fréquence de mes entraînements de badminton durant cette période pour compenser tous les entraînements que j’avais dû manquer pour des voyages et activités dans les semaines précédentes. J’ai aussi pris le temps de me rendre à Petaling Jaya pour une journée d’entraînement dans le club où j’avais fait un camp en décembre. Puis, la semaine dernière, du 10 au 13 mars, c’était une période d’examens à l’école. J’ai répondu à tous les examens, fidèle à mon habitude. Les tests qui étaient seulement en malais, soit histoire, malais et moral, ont été beaucoup plus concluants qu’à l’habitude. C’est l’inverse qui s’est passé en chimie et en biologie, la motivation pour étudié ni étant pas et les professeurs n’enseignant pas particulièrement bien. Enfin, ce n’est pas très important de toute façon. Ensuite, le vendredi 14 mars, j’ai participé à un rallye de déplacements pour finalement me rendre dans ce petit village d’aborigènes, près de Cameron Highlands, où je suis en train de vivre mon short-term exchange en parallèle avec 13 autres étudiants. 

Mon huitième mois en Malaisie fut donc assez occupé. Niveau moral, ça va plutôt bien. Le seul point négatif, c’est mon intérêt d’aller à l’école qui se détériore peu à peu. Disons que je suis devenue assez facile sur le «je suis trop malade pour aller à l’école». Je considère un peu l’école comme un fardeau maintenant. L’obligation d’y aller et l’absence de congé m’empêche de faire ce que je voudrais et de profiter du temps qui me reste autant que je voudrais. Les seuls congés que j’aie, c’est les fins de semaine, mais je les consacre surtout au badminton. Je n’ai donc pas le temps de me planifier de voyages, mais il y aurait tellement de choses que je voudrais voir! J’ai juste hâte de pouvoir arrêter d’aller à l’école en mai, et pouvoir faire ce que je veux. Et comme ce n’est pas encore officialisé, je me croise les doigts pour pouvoir revenir au Québec qu’à la fin juillet. Je pourrais ainsi jouir de plus d’un mois de liberté pour faire ce que je veux, sans école et sans la responsabilité d’AFS. Pour l’instant, j’attends aussi l’approbation d’AFS pour aller visiter mon amie Sitanan en Thaïlande du 10 au 16 avril, ce qui serait formidable! C’est un peu compliqué avec mes deux semaines sans internet. Je vais revenir le 28 mars, ça ne me laisse donc pas beaucoup de temps pour acheter des billets d’avion et planifier mon voyage, et j’attends toujours une réponse d’AFS Malaisie, qui se fait tardive… J’espère que tout va bien se passer. 

Sinon, encore niveau moral, le fait de voir la date finale qui approche si rapidement me fait évidemment commencer à réfléchir à mon retour. Je ne peux m’empêcher de penser au moment formidable lorsque je pourrai redonner un gros câlins à ceux que j’aime. J’ai quand même hâte de retrouver mon petit monde, mais c’est sûr que ça m’effraie un peu. Les premières semaines devraient bien se passer, mais je crois que ça va être très difficile de se remettre au travail en rentrant au cégep et j’ai peur de trouver ma vie un peu monotone au Québec, après avoir expérimenté tant de festivals et de diversité pendant un an. Mais j’ai tellement hâte de revenir sur le circuit de badminton québécois et canadien que ça devrait beaucoup m’aider à me réadapter. Je m’ennuie vraiment de participer à des tournois! 

Bref, dans un sens, je me fais à l’idée que le retour va arriver dans le temps de le dire, mais je veux vraiment profiter du temps qu’il me reste, que ce soit 2 mois et demi ou 4 mois. Je ne suis pas résistante à l’obligation de revenir car je commence tout de même à faire mon temps de cette routine scolaire épuisante et cette chaleur suffocante. Je ne peux éviter aussi de m’imaginer la bonne fondue, la raclette, les viandes froides, les sushis maisons et les montagnes de fromage qui vont m’accueillir si chaleureusement à la maison, accompagnés par ma merveilleuse famille et mes adorables amis. Par contre, la seule chose que je ne veux pas, c’est revenir avant d’avoir l’impression d’avoir tout accompli. Bon, je sais que je ne peux pas TOUT accomplir, mais il y a plusieurs choses que je m’en voudrais beaucoup d’avoir passé à côté, car l’opportunité de retourner dans ce coin du monde ne se reverra pas de sitôt. Les plus importants sont d’aller en Thaïlande et à Singapour, ainsi que de pouvoir affirmer que je me suis suffisamment entraînée au badminton pour revenir améliorée. J’aimerais aussi beaucoup aller à Langkawi, Kuantan et Terengganu, ce qui est très réalisable car ma voisine, celle qui m’a apportée à Kelantan, m’a offert de m’y apporter et me l’a rappelé à plusieurs moments. Je n’ai qu’à fixer une date et on y va! C’est donc mon défi ultime avant de revenir: en faire le plus possible, mais sans négliger trop le badminton. 

Voilà pour mon bilan du huitième mois. Anna et moi devons maintenant nous préparer à aller en ville avec notre superbe mère d’accueil temporaire! 

Je vous promets de profiter le plus possible de la courte période de temps qu’il me reste, en commençant par ce séjour dans la vie rustique des aborigènes. 

 
À bientôt,

Alice 


Des enfants aborigènes, dans le village où j'ai eu la chance de vivre pendant deux semaines.

mercredi 12 mars 2014

பொங்கல் - Festival indien du Pongal


Bonjour à tous! 

Je suis de retour, pour les quelques personnes qui me suivent encore. Cette fois-ci, je vous parlerai d'une nouvelle expérience à saveur hindoue que j'ai eu la chance de vivre au milieu du mois de février.

La Malaisie - Devoir s'attendre à tout, en tout temps

Me voilà donc bien tranquille, le jeudi 13 février en fin d'après-midi, envisageant ma dernière journée d'école de la semaine le lendemain qui sera ensuite suivie par une fin de semaine calme à la maison, avec certains entraînements de badminton pour m'occuper un peu.

Mais...non! On est en Malaisie, on n'oublie pas. Là où tout est possible, et où on ne peut jamais prévoir ce qui nous attend dans les prochains jours, voir les prochaines heures. Donc, étendue sur le tapis du salon avec trois oreillers et mon toutou d'orignal fièrement québécois nommé Popo (qui était un cadeau pour mon frère d'accueil mais qui a été rejeté), j'essayais d'attraper un peu de Jeux Olympiques à la télé afin d'encourager mes athlètes canadiens en cette chaude saison sèche. J'en profitai aussi pour ouvrir mon Ipod et faire un petit tour de Facebook. Qu'est-ce que je trouve? Un Italien en échange avec moi en Malaisie a posté un message sur notre groupe pour demander combien de personnes allaient venir à Ipoh en fin de semaine pour le festival indien. Le festival indien... De quessé qui parle lui? 

Je n'étais pas la seule qui ne semblait pas au courant et au bout de plusieurs heures à s'envoyer des messages entre AFSers, j'ai finalement obtenu l'information que nous avions rendez-vous à KL Sentral (Station de train au centre de tout) à 19h le lendemain, jour de la Saint-Valentin. Nous devrions revenir le dimanche pour 12h30. Parfait! Je vais pouvoir aller à mon badminton vendredi après-midi, demander à mon taxi de m'apporter à la station de train Kajang après l'entraînement, me rendre à Kuala Lumpur en train, prendre part aux activités, revenir à Kuala Lumpur le dimanche à midi et demi, prendre le train jusqu'à la station près de mon club, attraper un taxi pour me rendre au club, avoir mon entraînement, puis revenir à la maison en soirée. Je n'ai qu'à laisser mes vêtements en sueur, mes souliers, mes raquettes et mes gourdes d'eau au club pour la fin de semaine entre mes deux entraînements, et poursuivre avec ma valise. Ce n'est pas la fin de semaine tranquille à laquelle je m'attendais, mais tant mieux, c'est excitant! 

Je trouvais quand même un peu frustrant que AFS ne m'ait pas avisée personnellement des activités. Mais finalement, lorsque j'ai expliqué mes plans à mon père d'accueil, il m'a dit: «Ah oui! Ta présidente de chapitre m'a envoyé un texto à ce sujet aujourd'hui.» Donc, pendant que j'étais en train de me débrouiller avec Facebook, il avait l'information depuis tout ce temps... Heureusement que cet Italien a posté sur Facebook, sinon je ne l'aurais probablement jamais su.

Espagne, Allemagne, États-Unis, Italie, Argentine, Canada, France!
Enfin bref, le vendredi, j'ai atteint KL Sentral aux alentours de 18h30, me suis trouvé un endroit pour manger tranquillement, puis je me suis rendue au point de rencontre à 19h pile, en prenant mon temps. Lorsque je suis arrivée, une bénévole attendait et m'a dit: «Hurry up! The train is going in 5 minutes!». Trois autres étudiants sont arrivés en même temps que moi et nous avons couru jusqu'au train. Il y a vraiment juste AFS Malaisie pour nous donner rendez-vous à 19h, lorsque le train arrive à 19h... Je m'attendais à ce qu'on se rencontre, puis qu'on parte vers 20h ou quelque chose comme ça. Plusieurs personnes ont manqué le train. Enfin, tout est bien qui finit bien, j'ai atteint juste à temps, mais ce n'est qu'un autre exemple de la mal-organisation malaisienne! En arrivant à Ipoh, après 2h20 de train vers le nord, nous avons aussi du attendre environ 2 heures dans la station de train avant qu'il y ait des gens pour nous chercher et qu'il ne se passe quelque chose. Heureusement que nous étions en bonne compagnie.


Le festival

Notre mère d'accueil, moi, Marteen, Raquel et Alex.
Après le long moment d'attente dans la station de train de Ipoh, nous avons été transportés sur le site où le festival se déroulerait le lendemain. Il était déjà passé minuit. Là-bas, nous avons été divisés dans des familles d'accueil, où nous dormirions durant la fin de semaine. J'ai eu la chance d'être placée avec non pas un, non pas deux, mais bien trois autres étudiants en échange dans la même maison! Il y avait une Espagnole et deux Belges avec moi. Lorsque nous sommes avec d'autres jeunes vivant la même expérience que nous, nous ne pouvons nous empêcher de discuter pendant des heures. Nous avons pendant un moment parler d'indépendance, venant tous de pays ayant cet enjeu de division (Québec-Canada, Belgique flamande-Belgique française, Espagne-Catalogne). C'était intéressant de comparer nos cas et de donner notre point de vue. Je fus la première à me retirer pour dormir, à 4 heure du matin. Le lendemain, notre mère d'accueil temporaire nous a servi à déjeuner et a trouvé des vêtements traditionnels pour ceux qui n'en avaient pas. Elle m'a offert de porter un sari, ce long rectangle de tissu enroulé autour du corps et porté avec un corset, mais j'ai préféré opter pour quelque chose de plus simple, me rappelant comme c'était compliqué a installer et pas des plus confortables (bien que très joli).

Cette journée là, nous célébrions le festival du Pongal, qui est normalement célébré durant le mois de Janvier, un peu avant le Thaipusam. Le festival auquel nous avons participé était donc organisé 1 mois plus tard. C'est la raison pour laquelle je n'avais pas entendu parlé d'une quelconque fête indienne approchant et que j'avais été surprise par la nouvelle. Le Pongal est une fête indienne très ancienne sans titre religieux, indépendante de l'hindouisme. Elle est célébrée dans plusieurs parties de l'Inde, en Malaisie et à Singapour.

Lorsque nous sommes arrivés le matin, l'endroit n'était pas encore achalandé et nous avons donc pris le temps de visiter le site. Il y avait un temple hindou construit aux abords d'une grotte, deux principaux bâtiments et une scène était installée. Le lieu était avoisiné, à une centaine de mètres de là, par un temple et une pagode chinois. Sur le bord de la route, à l'entrée, il y avait quelques stands vendant de la nourriture et des breuvages froids, qui furent nos sauveteurs plus tard lorsque la température a atteint son maximum et que nous étions tous assoiffés. La grotte fut aussi notre refuge à certains moments lorsqu'il faisait trop chaud, conservant une température beaucoup plus fraîche.

Pagode.

Temple chinois, basé dans une mini-cave.

Certaines ont osé s'aventurer avec un sari!

Entrée vers le site principal du festival. Le temple chinois était à gauche.

La scène. Avec une Autrichienne, une Belge et une Américaine.

Derrière la scène.

Temple hindou.

Intérieur du temple. Au fond, marches menant à la grotte.

En route vers le fond de la grotte!

À l'intérieur de la grotte. Un peu flou.

La meilleur qualité d'image que j'ai réussi à avoir dans la grotte...


Pendant que nous visitions les lieux et discutions entres nous, la place se remplissait peu à peu. Après un certain temps, les gens se sont dirigés dans un des deux bâtiments car un repas y était servi. J'avais beaucoup mangé au déjeuner et n'avait pas particulièrement faim, mais lorsqu'il y a une occasion spéciale, j'oublie mon bon sens et trouve le moyen de me remplir l'estomac encore plus! Comme l'hindouisme encourage le végétarisme, bien que ce soit peu respecté en Malaisie, le repas ne contenait pas de viande. Nous avions donc différents choix de mélanges de légumes servis sur du riz, le tout très épicé. Évidemment, comme le veut la culture, nous mangions avec les mains. C'est rigolo de voir des femmes portant un magnifique Sari, des dizaines de bijoux et beaucoup de maquillage faire contraster leur charme en se trempant les mains dans du riz et plein de sauces épicées!

Ma Française préférée faisant un magnifique sourire à la caméra.


Les activités

Comme tout bon festival, plusieurs activités étaient organisées. Le principal but de ce rendez-vous festif était de battre le record du plus grand nombre de riz sucré - traditionnel au festival du Pongal - cuisinés en même temps. Par contre, cet objectif se ferait plus tard, en fin d'après-midi, lorsque la rotation de la Terre apporterait tranquillement le soleil vers le Québec.

Julie (États-Unis) a réussi à s'intégrer dans un groupe.
Les activités étaient plutôt de petites compétitions. Pour les enfants, il y avait un concours de coloriage. À un niveau plus familiale, il y avait un concours de kolam. Il s'agit de motifs ou dessins créés à l'aide de poudre de riz de différentes couleurs.
Quelques kolams.
Chaque groupe inscrit à l'activité possédait un espace rectangulaire pour lui à l'intérieur du deuxième édifice. À la fin, un comité jugeait du gagnant. Malheureusement, nous devions apporter notre riz nous même si nous voulions prendre part à ce concours, donc nous avons du passer notre tour. Par contre, nous avons pu admirer le splendide travail des participants.


Il y avait un autre concours, plus populaire au niveau des jeunes hommes, qui consistait à créer une équipe et tenter, en escaladant les un par-dessus les autres, d'atteindre le plus haut possible sur un tronc d'arbre. Pour rendre le tout plus difficile, l'arbre était lubrifié avec une substance inconnue verte et gluante qui empêchait les gens de s'agripper. Les hommes en ressortaient toujours tout salle de cette substance. C'était assez drôle et impressionnant à voir! 

Yasmin, de l'Allemagne, à l’œuvre!
Puis, un autre jeu était organisé, qui consistait à tenter, à l'aide d'un bâton, les yeux bandés, de faire éclater un pot d'argile suspendu contenant de l'eau. C'est le même principe que la pignata, mais un peu plus difficile car les joueurs commencent leur route à plus de dix mètres de la cible, après s'être faits étourdir avec quelques rotations. Les participants disposent de 60 secondes pour compléter la tâche, et s'aident des cris de la foule pour se diriger. Bien que recevoir de l'eau était très tentant en cette chaude après-midi, je ne me suis pas inscrite car j'avais cette peur de casser le pot d'argile et de le recevoir sur la tête. Plusieurs de mes collègues AFS'ers s'y sont par contre aventurés, et certains ont fait de très bons coups.


Nous avons aussi eu droit à de brèves parades à quelques reprises durant la journée.


Mille et vingt-et-un pots de riz

Comme mentionné précédemment, le principal but du festival était de battre le record du plus grand nombre de pots de riz cuisinés. Pongal, பொங்கல், veut littéralement dire «bouilli par-dessus» en tamoul et un riz sucré, cuisiné avec du lait, est traditionnellement confectionné durant cette fête. Lorsque nous sommes arrivés sur le site, les 1021 places à feux étaient déjà installés. Des briques étaient disposées de façon à placer les pots  sur le dessus et avoir de l'espace pour faire un petit feu en dessous. Le samedi matin, certains d'entre nous ont aidé à transporter des paquets de petit bois pour chaque emplacement.

C'est aux alentours de 18h que les gens commencèrent à se préparer pour cette atelier de cuisine collective. Nous nous sommes déplacés à l'intérieur de l'immeuble décoré de kolams afin de ramasser des pots d'argile joliment peinturés et les transporter aux différentes places à feu. Des gens s'étaient déjà chargés de disposer des sacs contenant les ingrédients nécessaires. Pour faire ça avec style, j'ai décidé de marcher avec un pot sur la tête. Les autres filles ont suivi, et nous avions l'air à de vraies Indiennes. Ok, ce n'est pas vrai, nous avions encore notre peau blanche pour contredire notre appartenance à la race indienne, mais bon. Malheureusement, je n'ai pas de photo de moi en cette position, mais j'en ai trouvées de certaines de mes collègues AFS. 

L'experte.
Lorsque tous les éléments furent disposées, les gens s'installèrent tranquillement à leur poste. Une Allemande qui avait déjà cuisiné un pongal lors du vrai festival en janvier m'a expliqué comment on procédait. Elle vit avec une famille indienne et elle parle et comprend mieux le Tamil que le Malais. Pour cuisiner le riz, la démarche est simple. Nous allumons tout d'abord un petit feu à l'aide du bois et des allumettes qui nous sommes fournis et nous installons le pot d'argile sur le dessus des briques. Ensuite, nous vidons le contenu de notre sac de lait dans le pot et ajoutons un peu d'eau. Puis, on attend que ça bouille. Ça va faire des bulles et se mettre à monter. À ce moment là, nous transvidons un sachet contenant un mélange de riz et de noix dans le pot. Nous brassons par moment, mais laissons le liquide déborder sans paniquer. Nous savons que le riz est prêt lorsqu'il devient mou, et que la crème s'épaissit. Et j'oubliais, lors du processus, nous devons enlever nos sandales et être pieds-nus, car c'est une sorte de prière à un dieu. C'est aussi comme ça lorsque nous entrons dans un temple.


Ça bouille et ça déborde: c'est bon signe.

Mon premier pongal en voie de réussite!

Je ne sais pas si vous avez remarqué dans la dernière photo, mais il y avait beaucoup de boucane. Disons que faire 1021 feux dans un rayon de 100m a ses conséquences. Ça devenait très irritant pour les yeux, et c'était assez pénible par moment!

La boucane!

Assez fière du résultat.

Lorsque nous avons terminé, nous nous sommes éloignés des feux et avons dégusté notre riz avec les autres étudiants, en faisant goûter notre cuisine aux autres et essayer de leur convaincre que le nôtre goûtait meilleur. Ensuite, comme les pots étaient recouvert de noir par le feu, une guerre de «tachage» s'est entamée! J'ai presque été épargnée, mais je me suis forcée à me faire une moustache car ils voulaient prendre une photo de groupe et je me trouvais nulle d'être la seule avec rien sur la face... Je n'ai malheureusement pas trouvé la photo nulle part.

Parce que c'est toujours beau une photo avec des enfants indiens :')

Une jeune fille qui voulait une photo avec moi.


Lorsque le festival s'est terminé, nous nous sommes ré-séparés dans nos familles d'accueil temporaires respectives. Nous étions brûlés, dans les deux sens du terme, mais ravis. Le soir, j'ai tenté de socialiser un peu, mais les deux Belges avaient une grosse discussion sur la musique et les festivals, sujet auquel j'accorde trop peu d'intérêt pour intervenir, alors j'ai écouté mes yeux qui se fermaient tous seuls et je suis allée me coucher, à seulement 11h. Le lendemain, c'était le retour au bercail. Nous étions encore une fois très triste de devoir se redire au revoir, car nous passons tellement du bon temps lorsque nous sommes entre exchange students! Tous ces gens sont fantastiques, et on se sent tout de suite à l'aise entre nous.

J'ai donc profité du deux heures vingt de train nous menant à Kuala Lumpur pour piquer une dernière jasette avec des confrères AFS. Ensuite, j'ai pris un autre train jusqu'à Kajang, attrapé un taxi qui m'a mené à mon club de badminton, puis participé à mon entraînement. La fin de semaine s'est finie comme elle s'était commencée, mais avec un milieu assez loin de la routine!

J'ai adoré participer à ce festival indien, et celui-ci se rajoute aux raisons pour lesquelles je ne changerais mon choix de pays d'accueil pour rien au monde! C'était farfelu, la Malaisie, mais ça en vaut le coup.

Niveau plus actualité, je pars après-demain (vendredi, 14 mars) pour un village près de Cameron Highlands, afin de vivre mon Short-Term Exchange. Je vivrai pendant deux semaines dans la jungle avec des aborigènes, orang asli, où j'aurai la chance d'expérimenter un mode de vie un peu plus rustique! Je ne serai donc pas très active sur mon blog et sur les réseaux sociaux pendant cette période comme je doute fort de la présence d'un Wifi dans ce village. Mon voyage à Kelantan et mon bilan du huitième mois seront donc publiés plus tard. Ça ne fera pas vraiment changement, ce n'est pas comme s'il m'arrivait bien souvent d'être à jour...


À la prochaine,

Alice