vendredi 8 août 2014

4, 3, 2, 1... Maman, c'est finiiiii!!!!

Bonjour à tous!

J'ai un peu délaissé mon blog dernièrement, et avec raison, comme j'ai été très occupée, mentalement et physiquement, avec mon retour au pays. Tranquillement, je me réinstalle dans mes affaires et le train-train de la vie reprends place. Je fais plusieurs efforts pour bien remplir mes journées afin de ne pas m'ennuyer, avec le fait que je ne travaille pas et que j'attends toujours le retour à l'école. Je prends un peu de temps aujourd'hui pour conclure mes aventures en Malaisie à l'écrit. 

Mon dernier article datait du vendredi 4 juillet en fin d'après-midi, à quelques jours de mon départ (si je ne compte pas l'article Entre deux mondes, inspiré du conte de Lewis Carroll, que j'avais publié quelques jours après). Je vous ferai donc aujourd'hui un bref résumé de ces derniers jours passées en Malaisie, où émotions furent au rendez-vous.


Aunty Ha

Après avoir posté un dernier article en Malaisie, le vendredi 4 juillet à 22h03, je suis allée rejoindre ma voisine Aunty Ha puisqu'elle m'avait invitée à aller «souper» avec elle (souper ici veut dire deuxième repas du soir, pris relativement tard. Les Malaisiens en sont des maîtres, particulièrement durant le Ramadan). Aunty Ha était une voisine vraiment super gentille, qui m'avait entre autres apportée en voyage à Kelantan, organisé un voyage à Terengganu avec sa famille et offert plusieurs cadeaux et souvenirs comme des pantalons Aladin et un vêtement traditionnel indien. Elle voulait passer encore un peu de temps avec moi avant mon départ.

Aunty Ha, deux de ses filles et moi sommes donc allées au Old Town White Coffee en fin de soirée, où nous avons grignoté de la crème glacée et des toasts, accompagnés d'un bon café pour moi, tout en discutant. Nous sommes ensuite rentrées un peu après minuit et je suis restée chez Aunty Ha regarder la finale de tennis mettant en vedette la première Canadienne à franchir une finale de simple dans un tournoi du Grand Chelem, Engénie Bouchard. Après cette défaite écrasante, je suis restée un peu à discuter avec ma voisine jusqu'aux alentours de deux heures. Elle m'a accompagnée jusqu'à ma porte où nous avons dit nos au revoir finals.

De retour chez moi, j'ai fait tout en mon possible pour me tenir éveillée encore quelques heures jusqu'au sahur, repas pris à cinq heure le matin avant le lever du soleil pendant le mois du Ramadan. J'ai fait des petites finitions dans mes bagages et glandé sur internet. C'est beaucoup plus facile de rester réveillée que de se forcer à se lever après deux ou trois heures de sommeil. Je tenais à prendre le sahur avec ma famille d'accueil comme je prévoyais jeûner - c'est-à-dire me priver d'eau et de nourriture du lever au coucher du soleil - pour une dernière fois ce samedi-là.


Ma famille

Avec une cousine et ma soeur Atun.
Avec Adam.
Le samedi 5 juillet, en après-midi, j'accompagnais ma famille d'accueil pour une dernière fois au kampung (village) de la famille de ma mère d'accueil. Nous avons arrêté à un Pasar Ramadan s'acheter de la nourriture pour ouvrir le jeûne en soirée. Nous nous sommes assis toute la grosse famille ensemble à 19h30 afin de se gaver d'un repas très complet et rassasiant après cette privation de 14 heures. Le lendemain, nous sommes retournés à la maison, où j'ai finalisé mes bagages.


Puis, le dimanche, j'eus mon dernier repas en famille. Toute suite après le souper, la famille de Gladys, mon amie Malaisienne chinoise qui a fait un échange à Yellowknife, venait me chercher. Ce fut donc le moment de dire mes au revoir à ma famille d'accueil chez qui je suis restée toute l'année. J'ai évidemment pleuré. Celle qui semblait la plus affectée par mon départ était bien sûr Atun, qui agissait comme une sœur pour moi durant cette année et avec qui j'ai passé beaucoup de temps à discuter. (C'est la bonne de la maison, mais c'était plus une sœur à mes yeux). Les membres masculins de la famille ne démontraient pas trop d'émotion, mais ma mère d'accueil, sans ne pleurer, avait tout de même l'air triste. C'était quelque chose de délaisser des gens avec qui on a entretenu des liens familiaux pendant un an.


Famille Leng

Je retrouvais alors la famille Leng, que j'avais vu pour la dernière fois lors du Nouvel An Chinois en début février. Ces gens me font sentir comme une membre de la famille et ils m'ont permis d'en découvrir beaucoup plus sur la culture malaisienne chinoise durant mon séjour. Après avoir déposé mes bagages à leur maison et avoir fait écoulé le temps un peu, nous partîmes toute la famille et moi vers l'aéroport puisque Gladys atterrissait un peu passé minuit. Elle revenait de son échange de dix mois au Canada. Sa rencontre avec sa famille me laissa un peu perplexe, puisque aucune larme ne se laissa voir des deux côtés, alors que je savais très bien que je fonderais en larmes lorsque je retrouverais ma famille. 

Le lendemain, lundi 7 juillet, la famille m'apporta à mon restaurant préféré, là où ils vendent plein de bouchées chinoises de toutes sortes que tu partages au milieu de la table accompagnées d'un petit verre de thé.
Une partie de la nourriture.

Gary (frère), Joanne (cousine), Gladys, père, mère, moi.

Dernière sortie à Kuala Lumpur

En milieu d'après-midi, Joanne, Gladys et moi nous sommes faites reconduire à une station de train. Nous avons pris la traque en direction de KL Sentral, comme à mon habitude. Là-bas, nous avons rejoints Matti et Armin, mes deux amis Iraniens. Je voulais les voir une dernière fois avant de partir. On a tourné un peu en rond jusqu'à ce qu'on décide de se rendre à notre endroit habituel, la rue Alor, où il y a pleins de restaurants chinois qui s'étendent sur la rue. Nous avons bu, ri et passé une belle soirée.

Joanne, Gladys, Matti, moi et Armin.

À table. Les tables des restaurants sont littéralement dans la rue.

Un peu plus tard, j'avais sorti mon drapeau malaisien pour le faire signer à Armin. À deux jours de mon départ, je me sentais très patriotique du pays qui m'a accueillie pendant un an et je nous ai donc fait prendre des photos avec mon drapeau.

Avec les filles.

Avec les gars.

Puis, fut le temps de partir...

Dernière fois à Bukit Bintang (Star Hill).

Satu Malaysia! Une fierté, une Malaisie.

Dernier tour de train.

Au revoir Armin et Matti...

Dernière journée

Le lendemain, ce fut plus tranquille. J'ai passé du temps avec la famille de Gladys, qui m'a apportée dans de bons restaurants coûteux. J'ai aussi accompagnée Gladys à une sortie avec ses amies. Nous sommes allées à un karaoké. En Malaisie, il y a ces endroits où tu paies pour avoir ta salle insonorisée, avec tes divans et tes écrans pour jouer au karaoké, avec breuvages et repas à volonté inclus dans certains.

«But first, let me take a selfie.»

Devinez qui n'est pas chinoise d'origine.
À un bon restaurant coréen.


La dernière nuit

Puis le soir arriva, et je me mettais à compter les heures... J'étais atrocement triste. Je suis allée sur la galerie à l'arrière de la maison et je regardais la vue de la ville avec les larmes aux yeux. J'ai écouté le film Frozen puis je suis allée souper en fin de soirée avec Gladys et son frère, mon dernier roti naan. J'ai ensuite repensé mes bagages avec la troisième valise que je m'étais achetée la veille et finalisé le tout, puis j'ai passé du temps sur internet, nostalgique. Je me suis couchée vers 2h30, pour me faire réveiller par mon alarme à 5 heure. Petite préparations du matin, et hop vers l'aéroport.

Snapchat de fille triste.

C'est Gladys et sa mère qui sont venues me reconduire. En attendant que je puisse faire mon check-in, nous avons pris un déjeuné. Je tenais à manger un nasi lemak ce matin-là, le repas national de la Malaisie que j'ai appris à apprécier beaucoup trop tard dans l'année. Il s'agit de riz cuisiné avec du lait de coco, accompagné d'un œuf, d'arachides, d'anchois, de sambal (sauce épicée), de concombre et parfois de poulet généralement dégusté le matin. J'ai forcé Gladys à essayer de manger avec les mains, ce qu'elle n'avait jamais fait auparavant... Ça m'a étonnée de constater encore une fois comme les gens de différentes races en Malaisie ont vraiment une culture distincte. C'est considéré complètement naturel pour les Indiens et les Malais de manger avec la main alors que c'est quelque chose de dégoûtant pour les Chinois...

Une bonne amie, un bon repas, des yeux fatigués et tristes.

Après avoir check-in, elles m'ont laissée au premier passage de sécurité et nous avons dit nos au revoir. Ce fut encore une fois déchirant. Nous avions toutes les larmes aux yeux, et la mère de Gladys m'a répété encore une fois que sa maison était ouverte pour moi en Malaisie. Ce fut le début de ces 24 heures de transport, qui me mèneraient vers le Québec.

Quitter un pays où nous avons vécu pendant un an est quelque chose de tellement difficile. J'ai beaucoup pleuré dans mes derniers jours et dernières semaines en Malaisie. C'est encore plus dur lorsque tu sais que tu ne pourras y revenir de si tôt, restreint par l'argent et les quelques 14 000 kilomètres qui m'en sépare désormais. C'est une grosse étape de ma vie qui se terminait.

Voilà pour mes derniers jours.

À bientôt,

Alice

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