lundi 21 octobre 2013

Bilan III

Bonjour à tous!

Aujourd'hui, ça fait officiellement 100 jours consécutifs que je suis sobre. Mais ce n'est pas le sujet de mon article, je ne suis pas venue en Malaisie pour récurer une quelconque dépendance. Je vous écrit plutôt parce que ce vendredi 18 octobre, cela faisait exactement 3 mois que je suis en Malaisie! Vous avez donc droit à mon petit bilan du mois.

Il ne s'est sérieusement pas passé grand chose durant le dernier mois. La routine est bien installée, et la vie suit son cours. J'ai quand même eu quelques petits événements, comme une sortie scolaire à une cérémonie sur le mois de la langue nationale; être entraînée de force dans un spectacle de l'école où j'ai eu une journée pour apprendre les paroles d'une chanson et une petite chorégraphie avec mes coéquipières pour finalement présenter devant toute l'école, le stress à son comble; quelques sorties à Kuala Lumpur avec d'autres étudiants en échange pour des «leçons» de malais supposément obligatoires à la maison de ma présidente de chapitre et, pour finir, le fameux Hari Raya Haji dont je vous ai parlé hier (Deux articles en deux jours, que se passe-t-il avec toi Alice?).

Mise à part ces quelques activités, ma vie était très routinière. Aller à l'école, jouer au badminton les mercredis, vendredis et dimanches, jogger les mardis soirs et samedis matin, faire des siestes quand je peux revenir à la maison après l'école, glander à l'école ou aller chez mon amie lorsque je dois attendre jusqu'à 5h15 pour revenir, manger de la crème glacée le soir pour calmer ma rage de sucre... Bref, la routine.

Pour ce qui est de l'école, je vous avoue trouver que le temps passe lentement. Les matins sont beaucoup trop... matinales et les journées sont longues. Et il arrive très souvent que les professeurs ne se présentent pas ou ne nous donnent pas de travail à faire alors dans ce temps-là, on doit simplement attendre que le temps passe en essayant de s'occuper - dormir, lire, étudier, parler, etc - en restant bien sagement en classe. C'est quand même vraiment ennuyeux.

Mais il n'y a pas que du négatif, je sais que l'école, même si je ne le ressens pas toujours, est très profitable pour moi, car j'y apprends beaucoup. En particulier pour ce qui a trait à la langue, à tous les jours j'apprends des nouveaux mots et c'est à l'école où je peux pratiquer le plus mon malais car j'essaie le plus possible d'interagir avec les autres étudiants et les professeurs avec cette langue. J'ai d'ailleurs remarqué une grande amélioration à mon niveau durant le dernier mois, c'est très encourageant. Mon vocabulaire n'arrête pas de s'élargir et mon niveau de compréhension aussi. Je suis même rendue capable de lire des textes dans mon manuel d'histoire sans abandonner après un paragraphe comme avant, car maintenant, sans comprendre tous les mots, je suis capable de saisir l'idée générale de ce qui est dit. C'est sûr que des mots comme sosial, politik et ekonomi m'aident à garder le focus un peu! J'adore aussi mon cours d'additional mathematics, car j'apprends des nouvelles choses - comme les calculs différentiels - et ceux qui me connaissent savent que j'adore les maths. Mais j'ai pris trop d'avance dans le cahier lorsque je m'ennuyais en cours et maintenant je n'ai plus rien à faire depuis deux semaines... oups.

L'autre principale partie de ma routine est le sport. Je suis heureuse d'avoir une routine sportive et de pouvoir m'entraîner à mon club trois fois semaines. Le badminton est vraiment une source de motivation, si par moment je me surprends à avoir hâte de revenir au Québec et de trouver qu'il me reste beaucoup trop de temps encore, je me ressaisi en pensant au badminton et en me disant que justement, tant mieux s'il me reste encore beaucoup de temps, je devrais être heureuse d'avoir encore sept mois d'entraînements malaisiens devant moi, car ce n'est pas une chance qui est donnée à tout le monde. Et aussi, lorsque je jogge, je me sens bien. C'est agréable de se créer une bulle avec de la musique et de se pousser à fond, et c'est surtout encourageant quand on constate qu'on améliore notre temps. Bon, c'est sûr que ce n'est pas les meilleures conditions, il fait très chaud (je dois donc courir le soir ou le matin), je dois porter des pantalons trois quarts et je dois me contenter de faire des aller-retours dans mon quartier fermé en forme de E (un aller-retour égale à environ 500m). Ce n'est pas aussi plaisant qu'un bon tour de piste cyclable autour du lac Osisko, mais au moins, ici, je peux courir à l'année longue. Au Québec, j'aurais déjà accroché mes souliers pour l'hiver et tout serait à recommencer l'été prochain, alors que maintenant je peux continuer d'améliorer mon cardio. Il faut se rattacher au côté positif!

En résumé, je suis en effet bien ancrée dans la routine, qui n'est pas toujours extraordinaire, car une routine reste une routine, mais je me sens bien. Je me sens comme à la maison et je me sens complètement intégrée à mon nouvel environnement. Et le moral est là, je ne m'ennuie plus du Québec et il ne m'est pas arrivé une seule fois durant le dernier mois de me sentir triste ou d'avoir vraiment un down. Et avant, lorsque je faisais de la route, je me mettais souvent à penser beaucoup trop jusqu'à me rendre triste. Maintenant, quand je suis en voiture, au contraire, je me sens complètement paisible et j'adore admirer les paysages qui m'entourent. Ça m'a pris plus d'un mois avant de constater la beauté du décor, mais tranquillement je me suis mise à observer et chaque fois que j'empruntais la route me ramenant à la maison, le paysage me paraissait encore plus beau. Je ne sais pas où j'avais la tête au début, j'étais probablement trop occupée à m'adapter à toutes sortes de choses pour remarquer la fantastique vue autour de moi. J'adore les montagnes, la végétation généreuse et exotique peu importe où on se trouve (même en grande ville) et le charme des petits stands de nourritures sur le bord des routes.

Et lorsque je vous dis que je me sens bien intégrée à la culture, c'est vrai. À un point tel que même si je suis toute seule à la table et qu'il y a des ustensiles à proximité, je vais quand même manger mon riz avec mes mains. À un point tel que j'aime manger du riz maintenant. À un point tel que quand je croise un blanc, je ne le considère plus comme «un semblable» comme avant, je le considère comme «un touriste», alors que je me considère moi-même comme une habitante. Les gens aussi ne semblent plus trop me considérer comme la petite étrangère. À mon club de badminton, c'est maintenant rendu chose normal pour les gars d'avoir une grande fille blonde qui participe aux entraînements. À l'école, les gens ont arrêté de constamment me regarder et ma présence est maintenant rendue banale. Une élève de ma classe m'a même dit un jour: «C'est drôle, j'ai maintenant l'impression que t'es comme une Malaisienne parce qu'on est maintenant habitués que tu sois là.» C'était quelque chose comme ça mais en gros ça voulait dire qu'elle me considérait comme n'importe quel autre élève et que ma présence était maintenant normale. Même lorsque je suis dans des dépanneurs ou centres d'achat, je n'ai plus l'impression d'être considérée comme une étrangère. J'ai l'impression que les gens me traitent différemment qu'auparavant, même s'ils ne me connaissent pas. La plupart des caissiers me disent même le prix en malais maintenant au lieu qu'en anglais, comme s'ils savaient que je pouvais comprendre...

Donc voilà brièvement mon troisième mois en Malaisie: routinier mais confortable.


À la prochaine,

Alice


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