vendredi 28 mars 2014

Bilan VIII



*Article écrit le 19 mars

Bonjour à tous!

Je vous écris présentement dans une petite maison très pauvre dans le haut d’un village d’aborigènes. Je suis assise sur les minces tissus cousinés qui nous servent de lit, et à côté de moi se trouve ma charmante amie française qui a sombré dans le sommeil en cette fin d’après-midi. Je profite donc de ce petit moment de répit avant notre sortie en ville pour écrire au sujet de mon huitième mois en Malaisie. 

Premièrement, quand je pense à faire mon huitième bilan, je ne peux m’empêcher de constater encore une fois comme le temps passe si vite. Advenant le cas que je ne réussisse pas à allonger mon séjour, mon retour au Québec serait dû pour dans deux mois et demi. Il y a deux mois et demi, j’étais chez mon amie Sufia à cuisiner pour célébrer le nouvel an et je me préparais à recommencer l’école. J’ai l’impression que c’était hier. Le temps m’a filé entre les doigts depuis ce temps et je n’arrive pas à croire que c’est cette petite période de temps qu’il me reste en avant de moi. C’était totalement vrai lorsque je m’étais fait dire à mon camp pré-départ que la deuxième partie de l’immersion passerait très vite. 

Bon, je dois me mettre à la tâche maintenant. Que s’est-il passé dans ton huitième mois, Alice? Je regarde le petit calendrier que m’offre le coin inférieur droit de mon écran d’ordinateur et je constate que mon huitième mois en Malaisie a littéralement été entamé avec mon voyage à Kelantan, état au nord-est malaisien, avec ma voisine. Quoi, ça fait déjà un mois de ça? Je n’ai même pas encore écrit à ce sujet dans mon blog d’ailleurs. Les deux semaines qui ont suivies ont été plutôt routinières, bien que très remplies. J’ai augmenté la fréquence de mes entraînements de badminton durant cette période pour compenser tous les entraînements que j’avais dû manquer pour des voyages et activités dans les semaines précédentes. J’ai aussi pris le temps de me rendre à Petaling Jaya pour une journée d’entraînement dans le club où j’avais fait un camp en décembre. Puis, la semaine dernière, du 10 au 13 mars, c’était une période d’examens à l’école. J’ai répondu à tous les examens, fidèle à mon habitude. Les tests qui étaient seulement en malais, soit histoire, malais et moral, ont été beaucoup plus concluants qu’à l’habitude. C’est l’inverse qui s’est passé en chimie et en biologie, la motivation pour étudié ni étant pas et les professeurs n’enseignant pas particulièrement bien. Enfin, ce n’est pas très important de toute façon. Ensuite, le vendredi 14 mars, j’ai participé à un rallye de déplacements pour finalement me rendre dans ce petit village d’aborigènes, près de Cameron Highlands, où je suis en train de vivre mon short-term exchange en parallèle avec 13 autres étudiants. 

Mon huitième mois en Malaisie fut donc assez occupé. Niveau moral, ça va plutôt bien. Le seul point négatif, c’est mon intérêt d’aller à l’école qui se détériore peu à peu. Disons que je suis devenue assez facile sur le «je suis trop malade pour aller à l’école». Je considère un peu l’école comme un fardeau maintenant. L’obligation d’y aller et l’absence de congé m’empêche de faire ce que je voudrais et de profiter du temps qui me reste autant que je voudrais. Les seuls congés que j’aie, c’est les fins de semaine, mais je les consacre surtout au badminton. Je n’ai donc pas le temps de me planifier de voyages, mais il y aurait tellement de choses que je voudrais voir! J’ai juste hâte de pouvoir arrêter d’aller à l’école en mai, et pouvoir faire ce que je veux. Et comme ce n’est pas encore officialisé, je me croise les doigts pour pouvoir revenir au Québec qu’à la fin juillet. Je pourrais ainsi jouir de plus d’un mois de liberté pour faire ce que je veux, sans école et sans la responsabilité d’AFS. Pour l’instant, j’attends aussi l’approbation d’AFS pour aller visiter mon amie Sitanan en Thaïlande du 10 au 16 avril, ce qui serait formidable! C’est un peu compliqué avec mes deux semaines sans internet. Je vais revenir le 28 mars, ça ne me laisse donc pas beaucoup de temps pour acheter des billets d’avion et planifier mon voyage, et j’attends toujours une réponse d’AFS Malaisie, qui se fait tardive… J’espère que tout va bien se passer. 

Sinon, encore niveau moral, le fait de voir la date finale qui approche si rapidement me fait évidemment commencer à réfléchir à mon retour. Je ne peux m’empêcher de penser au moment formidable lorsque je pourrai redonner un gros câlins à ceux que j’aime. J’ai quand même hâte de retrouver mon petit monde, mais c’est sûr que ça m’effraie un peu. Les premières semaines devraient bien se passer, mais je crois que ça va être très difficile de se remettre au travail en rentrant au cégep et j’ai peur de trouver ma vie un peu monotone au Québec, après avoir expérimenté tant de festivals et de diversité pendant un an. Mais j’ai tellement hâte de revenir sur le circuit de badminton québécois et canadien que ça devrait beaucoup m’aider à me réadapter. Je m’ennuie vraiment de participer à des tournois! 

Bref, dans un sens, je me fais à l’idée que le retour va arriver dans le temps de le dire, mais je veux vraiment profiter du temps qu’il me reste, que ce soit 2 mois et demi ou 4 mois. Je ne suis pas résistante à l’obligation de revenir car je commence tout de même à faire mon temps de cette routine scolaire épuisante et cette chaleur suffocante. Je ne peux éviter aussi de m’imaginer la bonne fondue, la raclette, les viandes froides, les sushis maisons et les montagnes de fromage qui vont m’accueillir si chaleureusement à la maison, accompagnés par ma merveilleuse famille et mes adorables amis. Par contre, la seule chose que je ne veux pas, c’est revenir avant d’avoir l’impression d’avoir tout accompli. Bon, je sais que je ne peux pas TOUT accomplir, mais il y a plusieurs choses que je m’en voudrais beaucoup d’avoir passé à côté, car l’opportunité de retourner dans ce coin du monde ne se reverra pas de sitôt. Les plus importants sont d’aller en Thaïlande et à Singapour, ainsi que de pouvoir affirmer que je me suis suffisamment entraînée au badminton pour revenir améliorée. J’aimerais aussi beaucoup aller à Langkawi, Kuantan et Terengganu, ce qui est très réalisable car ma voisine, celle qui m’a apportée à Kelantan, m’a offert de m’y apporter et me l’a rappelé à plusieurs moments. Je n’ai qu’à fixer une date et on y va! C’est donc mon défi ultime avant de revenir: en faire le plus possible, mais sans négliger trop le badminton. 

Voilà pour mon bilan du huitième mois. Anna et moi devons maintenant nous préparer à aller en ville avec notre superbe mère d’accueil temporaire! 

Je vous promets de profiter le plus possible de la courte période de temps qu’il me reste, en commençant par ce séjour dans la vie rustique des aborigènes. 

 
À bientôt,

Alice 


Des enfants aborigènes, dans le village où j'ai eu la chance de vivre pendant deux semaines.

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