jeudi 29 août 2013

Mariage tout en couleur


Goddag!

Pardonnez-moi le délai avant de publier un article, je suis toujours aussi championne en procrastination. 


Donc voilà, la fin de semaine dernière, nous (la famille) sommes retournés au kampung (village) afin d'assister au mariage de mon oncle d'accueil. Nous sommes partis vendredi vers 2h30 de l'après-midi, tout de suite après l'école. 2h30 de route vers le sud. Après un rapide passage chez les grand-parents (parents du marié), nous sommes allés chez une tante. J'ai pu essayer des fruits nouveaux, c'était bon. Le premier s'appelle «mata kucing», littéralement «oeil de chat». Pas très rassurant la première fois que j'ai lu ça sur un bac de jus et qu'il y avait des boules transparentes immergées à l'intérieur... Le deuxième, certains le connaissent, c'est le «fruit du dragon» ou «pitahaya». La pelure est d'un rose très charmant et l'intérieur est normalement blanc, mais celui-ci est une autre sorte. Le troisième s'appelle «manggustin». On ne fait que le craquer en deux et manger ce qui est blanc. C'est mon préféré.

Vers 19h30, nous sommes repartis, plusieurs oncles, tantes et cousins, vers une autre maison. Je ne sais pas vraiment à qui appartient cette maison, mais nous devions être au moins 40 là-bas. Nous sommes simplement restés assis, par terre pour la plupart, jusqu'à environ 21h. J'ai parlé un peu avec des cousines et ma grande-sœur d'accueil (la bonne, je n'ai pas envie de simplement la considérer comme cela, donc c'est ma sœur, voilà). Nous avons pris quelques photos. Plutôt ennuyant en fait (je ne fais pas ma grognon, les autres ados trouvaient ça aussi). Puis, nous sommes finalement allés au mariage.

Ça se déroulait à la maison de la mariée. Un bel aménagement était installé à l'avant de la maison, dans la rue, style chapiteau. Il y avait pleins de tables et des décorations comme on peut trouver à n'importe quel mariage. Il y avait aussi un petit buffet pour nous remplir l'estomac. Riz, viande, autre viande, autre viande et autre viande. On s'est assis à une table, et plusieurs cadeaux étaient en train d'y être installés. Chaque cadeau était placé individuellement sur un faux coussin, avec décorations. Ici, les mariés ne reçoivent aucun cadeau de la famille et des amis. Au lieu, le mari donne plein de cadeaux à la mariée qui elle même donne plein de cadeaux au marié.

On voit une légère partie des cadeaux en bas. Les oranges sont destinés à l'homme et les mauves, à la femme.
La cérémonie s'est commencée à l'intérieur de la maison. Seulement quelques personnes pouvaient vraiment bien voir, étant donné que les autres (moi inclue) étaient à l'extérieur, assis sur des tapis. La porte était ouverte mais on ne voyait pas très bien. Il y avait des speakers projetant ce qui était dit. C'était plutôt long et protocolaire. Il y avait un homme âgé en avant du marié qui s'occupait des choses protocolaires. C'est un membre de la famille, soit celle de la femme ou de l'homme, je ne sais pas. Il y avait des textes en malais et en arabe. Seulement le marié a parlé, pas la femme. Lorsque j'ai demandé pourquoi à ma mère d'accueil, elle m'a dit que c'était parce que l'homme avait plus de responsabilités à prendre, puisqu'il était à la tête de la famille, et devait donc promettre de subvenir aux besoins de la famille, etc. À la fin, il a accroché un bracelet en or et argent au poignet de son épouse. Nous sommes habitués à la tradition de la bague à l'annulaire gauche. Ici, l'homme achète un collier et/ou un bracelet et/ou une bague, selon ses moyens et préférences. Les vêtements sont aussi très différents, bien sûr. Le couple se choisit une couleur et s'agence ensemble. À la fin, ils se sont embrassés, mais pas vraiment devant tout le monde. Ils étaient relativement cachés derrière un mur. Nous avons ensuite mangé notre repas, flanné un peu là et puis c'était terminé pour le vendredi. Nous sommes retournés coucher chez la tante. Ce n'est pas aussi festif qu'au Québec, où les mariages se terminent par une soirée bien arrosée. L'alcool est interdit aux musulmans.

Le samedi matin, nous sommes allés manger, avec mon oncle (le marié) et autres oncles, tantes, cousins, à un resto très typique. Le matin, on mange du satay. Des petites brochettes de viande bien grasses. On se choisit aussi un plat d'accompagnement. Je prends généralement une espèce de soupe avec œuf à la coq, carry et nouilles à l'intérieur. Vers 11h30, nous sommes retournés à la maison remplie de gens. C'était long puisqu'on est seulement repartis vers 1h30-2h. Cette fois-ci, on est vraiment tous partis ensembles, en même temps, la cinquantaine de personnes que nous étions. Nous nous sommes tous stationnés à bonne distance du chapiteau, dans une autre rue voisine. Puis, nous avons marché tous ensembles. Le marié était devant. Il y avait une troupe de jeunes personnes qui jouaient du tambour. Bref, on paradait, avec le marié, pour se rendre au chapiteau, où la mariée attendait. 
La charmante troupe de tambour.

Ma vue au milieu de la «parade».

Le marié en tête.

La mariée qui attend son homme.

 
Les deux finalement réunis.
Ensuite, les deux fêtés sont allés s'asseoir sur leur «trône». Ils sont restés longtemps immobiles à tenter de garder le sourire pendant que tout le monde prenait des photos. Heureusement, ils avaient chacun leur «faiseur de vent» personnel, très utile dans cette chaleur intense. Après quelques temps, les gens sont allés s'attabler. Puis, ma cousine m'a amenée de force aller chercher un œuf. On peut voir les œufs accrochés et décorés en bas à gauche sur la photo.  Je vous explique. Il s'agit d'un rituel assez cocasse et étrange. Tout d'abord, tu vas devant les mariés. Regardez la petite table sur la photo, au milieu. Tu ouvre le premier pot, contenant une espèce d'herbe et en prend une pincé. Ensuite, tu... lances l'herbe sur l'homme. Puis, tu refais la même chose sur la femme. Laissez-moi vous dire qu'on se sent assez mal à l'aise quand on doit lancer des choses, aussi légères soient-elles, sur des nouveaux mariés. Donc, je poursuis où j'étais. Tu ouvres ensuite le deuxième pot. Dans celui-ci, il y a du riz cru (pas cuit). Tu refais le même processus: en envoyer un petit peu sur chacun des mariés. Ensuite, tu 
prends la bouteille de métal. Il y a de l'eau à l'intérieur. Tu verses une goutte dans les mains des deux membres du couple. Voilà, tu as maintenant droit à ton œuf! Il s'agit d'un œuf brun à la coq. Tu n'a qu'à le dénuder de son ornement, l'écailler et puis tu peux le manger. Par contre, après avoir vu le visage de ma mère lorsqu'elle a goûté, je n'ai pas osé m'essayer. Quand je parle d'un œuf brun, ce n'est pas que l’enveloppe, mais aussi l'intérieur qui est brun. J'avais déjà goûté avant et je n'avais pas aimé...

Un peu plus tard, on est allés se servir au buffet. Encore une fois du riz, de la viande mais cette fois-ci quelques légumes (mélangés dans un plat de viande, mais j'ai réussi à les spotter et à en prendre quelques-uns). Par contre, il y avait une grande table pour les plus proches des mariés. Eux avaient droit à de la nourriture de plus grande qualité, et à plus de choix. C'était dans le stationnement de la maison. Nous sommes partis peu de temps après, vers 3h30. On s'est échappés assez rapidement, je ne sais pas pourquoi. Nous étions donc revenus dans le confort de notre demeure avant 6h!

Voilà. J'ai appris dans le courant de la semaine que c'était en fait le mariage pour la famille de la femme, et je me trouve à faire partie de la famille de l'homme. Je ne comprends pas trop pourquoi nous étions là, ma mère d'accueil a dit que nous y étions comme «invités». Cette fin de semaine, ça se passe chez le marié, donc nous y serons en tant que «famille» maintenant. Donc, demain (vendredi) matin, retour au kampung pour la suite du mariage! On part plus tôt pour aider à installer la place. Je vous avoue être un peu déçu, car demain, il y a des célébrations à l'école pour le jour national ou jour de l'indépendance de la Malaisie. La Malaisie n'est plus une colonie anglaise depuis le 31 août 1957. Je manque donc cette grande fête. J'ai aussi, la semaine passée, manqué une grosse fête à l'école pour le Hari Raya, aussi dû au mariage. J'avais été invitée à participer à un tournoi de volleyball et à jouer aux échecs, et il y avait aussi des célébrations style chants, repas, etc. L'équipe de volleyball avec laquelle j'aurais joué à gagné la médaille d'or... Bref, j'étais triste d'avoir manqué ça. Mais bon, je vais avoir d'autres occasions dans le futur, j'imagine! Et c'est quand même agréable de passer du temps en famille aussi! Et vivre un mariage dans une autre culture, c'est très intéressant.

J'ai d'autres choses à dire sur ma dernière semaine, mais ça va aller à plus tard. 

Se dig senere!

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