lundi 27 janvier 2014

Activités AFS: Camp et Thaipusam

Me revoilà!

Mid-Stay Orientation 

La vue du haut d'une tour d'observation.
Comme je vous avais mentionné, j'ai eu mon camp AFS de mi-année il n'y a pas si longtemps. Ça se passait du 8 au 10 janvier, dans un petit village situé à environ 1h30 au nord-ouest de la capitale malaisienne, sur le bord de la mer (en fait c'est un détroit). Mon ami du Costa Rica, Pablo, est venu dormir chez moi le 7 au soir, comme le rendez-vous pour le camp était le 8 au matin à la station de train KL Sentral et qu'il habite relativement loin de Kuala Lumpur. C'était très plaisant de rediscuter avec lui, et d'essayer de survivre en mangeant les nouilles beaucoup trop épicées que ma mère d'accueil avait achetées.

Le camp se passait avec la moitié des étudiants qui sont au pays, soit environ une trentaine de personnes. C'était merveilleux de revoir tous ces gens. Même si nous n'avions pas parlé à tout le monde au camp d'arrivée, ça n'a pas pris de temps pour se tisser des liens et devenir vite de bons amis. C'était super, parce qu'à mon arrivée en Malaisie, j'avais eu de la difficulté un peu à m'intégrer avec les autres étudiants car presque tout le monde restait en groupe avec leur pays et parlaient leur langue respective entre eux. Les gens ne se mélangeaient pas trop, peut-être certains étaient trop timides ou pas encore très confiants en anglais. Cette fois-ci, c'était vraiment différent, tout le monde était ami et les gens parlaient anglais 90% du temps. On pouvait voir un Allemand, un Belge et un Italien rigoler ensemble alors qu'ils pourraient très bien rester avec leurs nombreux confrères et parler leur langue maternelle. 

De mon côté, j'ai parlé légèrement en français avec une Française car elle était super contente d'avoir une personne francophone avec qui faire la conversation. Mon français est définitivement devenu horrible. Je ne pouvais compléter une phrase sans qu'elle ne se transforme en anglais. Parfois, je réussissais ma phrase mais celle d'ensuite allait tout de suite commencer avec «and then», «ya», «I mean» ou des mots du genre. Ce n'est plus naturel du tout de parler en français... Mais j'imagine que ça ne sera pas si mal à mon retour, car quand je skype avec mes parents ça se passe assez bien (du moins, je crois). Ici, c'est plus dur parce que l'accent français européen me dérange vraiment, si je réponds à un Français, j'ai l'impression que je dois faire très attention à comment je parle pour qu'il me comprenne et ça change pas façon de m'exprimer. Pour écrire, ce n'est pas si mal, mais je vous avoue qu'il m'arrive parfois de penser à ce que je veux dire en anglais (car je pense en anglais la plupart du temps) et ensuite utiliser google traduction parce que je ne vois pas comment bien formuler cette idée en français... Je me sens un peu ridicule dans ce temps-là!

Certains de nos merveilleux bénévoles!
La plupart du camp a été passé à faire des sessions de réflexion avec les bénévoles, chercher des solutions à nos problèmes, partager nos objectifs et réalisations, discuter au sujet de notre école et de notre famille d'accueil, faire des petits jeux ou bien nous informer sur les événements importants des prochains mois. L'atelier qui fut le plus agréable pour moi fut celui où chaque chapitre s'assoyait et écrivait ce qu'il pensait de son chapitre. KL Chapter a écrit un roman. Disons que nous avions beaucoup à plaindre au sujet de notre chapter president. Le problème le plus commun étant qu'elle nous ferme toujours le téléphone au nez, est bête et n'est pas du tout présente pour nous si nous avons un problème. De plus, nous n'avons pas de mentor, même si chaque étudiant est techniquement supposé en avoir un, ce qui fait que nous n'avons aucune personne ressource si nous avons un problème. J'ai un ami allemand qui avait des problèmes avec sa famille d'accueil et qui a osé en discuter avec notre présidente, pensant qu'elle serait là pour l'aider. Mauvaise idée: elle s'est mise à le critiquer, disant qu'il était incapable de s'adapter à la culture malaise et que c'était lui qui était problématique. Je ne sais pas, mais moi je ne trouve pas normal qu'un étudiant en échange vive dans une famille de 6 enfants dans un appartement possédant trois chambres et qu'il se fasse donner une montagne de tâches à faire à tous les jours pendant que ces parents travaillent et ne reviennent qu'à 10h le soir, pour ensuite entendre sa mère d'accueil se plaindre qu'il n'a pas tout fait comme il faut... Mais bon, ça, c'est mon opinion. Bref, ce fut très délibératif de se plaindre de notre chapitre aux bénévoles AFS! C'était drôle de constater comme aucun d'eux n'était surpris qu'on en aille beaucoup à dire, la présidente du chapitre de Kuala Lumpur a déjà sa réputation...

Passons à autre chose (mais pas trop). Durant notre camp, nous avons eu une petite activité surprise, le deuxième jour en fin d'après-midi. Nous sommes allés dans une fabrique de kuih. Il s'agit de petits gâteaux, croustilles, biscuits ou autres nourritures du genre qui sont traditionnellement mangés lors de fêtes et célébrations. Nous avons pu assister et participer brièvement à la préparation de kuih bahulu, petits gâteaux secs faits simplement à base de farine, d’œuf et de sucre, mais qui sont vraiment délicieux. Nous avons aussi pu se servir à volonté dans les gros bacs contenant plusieurs sortes de kuih! Ensuite, nous sommes allés manger une collation chez des gens vivant dans le village.

Notre moyen de transport (ne me cherchez pas).

Chacun de nous a aidé à remplir une partie des moules avec la pâte.

Moi pas du tout fatiguée qui pacte les petits gâteaux.

Les kuih bahulu en bonne compagnie italienne!

Notre buffet.

Le groupe, en avant du magasin avoisinant la fabrique et vendant ses confections.

Le lendemain, c'était le temps de se redire au revoir. Nous avons tous bien aimé le camp mais trouvons qu'il était beaucoup trop court!


Thaipusam  - Batu Caves

Le 17 janvier marquait la fête hindoue du Thaipusam, célébrée par la communauté tamoul du monde. Cette fête est célébrée durant la pleine lune du mois tamoul de Thai (janvier/ février). Le Thaipusam célèbre le jour où le dieu Murugan, fils de Shiva et Dieu de la Guerre, prit le commandement des Deva (les dieux) et les aida à finalement gagner le combat contre les Asura (esprits démoniaques).

Cette fête hindoue est célébrée dans plusieurs autres pays, soient l'Inde, le Sri Lanka, l'Île Maurice, les Îles Fidji, l'Afrique du Sud et Singapour. Par contre, c'est la Malaisie qui accueille les plus gros rassemblements, ayant une forte population tamoule. Plus précisément, l'endroit qui accueille le plus d'adeptes dans le monde pour l'occasion se trouve à être les Batu Caves, juste un peu au nord de la capitale malaisienne de Kuala Lumpur. À chaque année, environ 1 million de personnes s'y rendent durant le Thaipusam... Et j'y étais!

Une région AFS voisine à la mienne organisait une sortie aux grottes de Batu pour assister aux célébrations. Nous étions plus d'une vingtaine d'étudiants de partout au pays à s'y être rendus. Certains qui habitent beaucoup plus loin, sur la côte Est, étaient encore en ville après leur camp AFS, qui se déroulait pour eux du 13 au 15, et ont donc pu participer à l'événement. Le rendez-vous était à 22h, le jeudi 16 janvier. Nous allions passer la nuit là, afin d'éviter la chaleur du jour. Les célébrations se passent sur environ cinq jours sans arrêt et il se passe toujours la même chose, donc on peut y aller quand bon nous semble durant ces journées.

Les premiers signes de la foule se faisaient déjà sentir à la station KL Sentral. La file pour acheter des billets de train s'allongeait jusqu'au mur opposé, et était composée d'une considérable majorité indienne. Mais ce n'était rien comparé à ce qui nous attendait en descendant les marches menant à la gare. La foule était impressionnante! Il y avait un train pour Batu Caves à toutes les 30-40 minutes (seulement), et ça nous en a pris trois pour finalement réussir à tous s'y rendre. Lorsqu'un train arrivait, la foule s'exclamait de joie en cœur, puis se précipitait pour essayer de s'imposer une place. C'était débile!

Hourra!
Que la guerre commence!
Confortablement installée dans le train, en bonne compagnie.

Sains et saufs, nous nous sommes finalement tous retrouvés à l'endroit convoité aux alentours de 1 heure. À l'entrée, nous pouvions voir un premier «salon de coiffure» à notre gauche. Certains adeptes se rasent le coco durant le Thaipusam. Il y avait plusieurs autres stands tout au long du trajet pour les gens désirant s'offrir un crâne lisse.



À notre droite, nous pouvions voir des gens bien installés pour passer la nuit. Certains restent probablement plusieurs journées entières consécutives.



Puis, nous avons commencé à nous faufiler dans la foule. Nous avions un charmant petit «drapeau» fait à base d'un parapluie pour faire sûr de ne jamais perdre le groupe de vue.

Fier représentant africain américain.

Si vous vous le demandez, oui, je vais continuer à vous bombarder de photos avec des petits textes entre chacune. Où j'en étais? Ah oui, nous avons commencé à marcher dans l'allée. Pour le moment, ça ressemblait un peu à un festival, avec des petits stands vendant de la nourriture, des vêtements, des bijoux, etc.



Anonymous était aussi de la partie.



En continuant, nous nous sommes rendus compte que le site était beaucoup plus étendu de ce à quoi nous nous attendions (du moins, ce à quoi je m'attendais, je ne sais pas pour les autres. C'était la troisième fois j'y allais, donc je connais l'endroit). L'autoroute avoisinant la place était complètement arrêtée à la circulation pour laisser place à la foule. La vue, du haut de la passerelle passant au-dessus du chemin de fer, était splendide.




Après avoir réussi, avec beaucoup de patience, à traverser la passerelle achalandée, nous avons continué notre chemin quelque part dans la dernière photo. Un peu partout dans la foule, nous pouvions voir les dévoués hindous s'étant portés volontaires pour faire des offrandes à leur dieu. L'offrande la plus commune est de transporter un pot de lait - breuvage de la vie pour les hindous - au-dessus de la tête jusqu'en haut des grottes. Ensuite, d'autres fervents vont plutôt se procurer un kavadi. Il s'agit d'une charge physique que le pratiquant transporte tout au long du parcours, généralement décorée avec des plumes de paon, des fleurs, des lumières et/ou une représentation d'un dieu hindou. Le plus simple est fait en bois et a une forme demi-circulaire, appuyé alors sur l'épaule de la personne, alors que les plus élaborés peuvent mesurer jusqu'à 2 mètres de haut et peser jusqu'à 30 kg. La veille du Thaipusam, ces personnes entreprennent un pèlerinage de 15 km, commençant au temple Sri Mahamariamman, au cœur de Kuala Lumpur. La marche dure aux alentours de 8 heures et se termine par la montée des 272 marches des Batu Caves. Les dévoués commencent les préparations 48 jours avant l'événement, durant lesquels ils ont plusieurs règles à suivre, entre autres devoir jeûner à tous les jours en se limitant qu'à un seul repas qui se doit d'être végétarien. Ils doivent aussi ne rien manger durant les 24 heures précédant la célébration. Voici quelques photos pour l'instant, le côté sadomasochisme viendra sous-peu, petits pervers impatients.



Famille transportant des pots de lait.

Petit kavadi (en montant la passerelle).

Gros kavadi.


Ensuite, certains pratiquants, en plus de supporter des charges, vont s'affliger des supplices physiques. Par exemple, plusieurs vont se transpercer les joues ou la langue avec une tige de métal. J'ai eu la chance d'assister à la pénétration d'une barre dans la gueule d'un fervent, qui devait faire 1 mètre de long pour 1 centimètre de diamètre. J'ai un vidéo, si ça vous intéresse. D'autres vont aussi s'accrocher, littéralement, des limes, des citrons ou des petites clochettes sur le corps. Ils peuvent avoir des dizaines de crochets insérés dans leur peau, au niveau du torse et du dos. Certains plus extrêmes vont se créer un champ de crochets dans le dos, attachés à des cordes, puis un accompagnateur dois mettre de la pression au bout des cordes pendant que l'adepte essaie d'avancer. Beaucoup s'accrochent aussi des poids autour des chevilles, pour rendre le tout encore plus difficile que ce ne l'est déjà. Les tiges dans la bouche sont supposés empêcher l'hindou de parler et lui rappeler constamment à penser au dieu Murugan, tout en lui donnant un pouvoir d'endurance. Aussi, théoriquement, le perçage de la peau jusqu'au retirement des objets métalliques ne devrait pas laisser échapper de sang.










Après plusieurs heures, nous nous sommes rendus au pieds des marches. À l'approche du point culminant, les pots de lait et les kavadis se faisaient beaucoup plus nombreux. Nous avons patiemment marché jusqu'en haut des grottes. Arrivés prêt du but, la souffrance des adeptes se faisait sentir. J'en ai vu plusieurs étendus par terre à rechercher leur souffle, pendant que ceux portant les géants kavadis devaient prendre plusieurs longues pauses assis sur une chaise avant de continuer. Nous avons aussi pu profiter de la magnifique vue.

Les nombreux pots de lait attendant d'être hissés au sommet.

Avec une amie belge. (indépendantiste néerlandaise, pour les curieux)

Nous nous préparons à entamer la montée.
Pause bien méritée.
Petite partie de la foule, vue des marches.

Un buisson qui passait par là.
Lâche pas monsieur, tu y es presque!























La plupart des gens ont rebroussé chemin en haut des marches, trouvant le temps long. De mon côté, j'ai poursuivi jusqu'au fond des grottes avec un garçon (premier étudiant tchèque à aller en Malaisie) et deux bénévoles. Nous avons pu voir qu'arrivés en haut, les pots de lait sont vidés sur une statut représentant le dieu Murugan, dans un des mini-temples de la grotte.


Si vous regardez bien, à droite, il y a une file de gens en jaune. Ce sont ceux transportant du lait. Le lait est vidé sur une statut dans le mini-temple orné de lumières bleus.



À ce moment, il était déjà 6 heure du matin. Laissez-moi vous dire que nous étions fatigués. Nous sommes redescendus, avons rejoint les autres, puis notre périple était complet. Nous avons ensuite attrapé un bus jusqu'à KL Sentral, pour repartir chacun de notre côté. Bien qu'épuisant, cette expérience fut très intéressante! Tout de même déconseillé aux ochlophobes.


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Bref, ces deux activités AFS - le camp et les Batu Caves - furent très plaisantes! J'ai adoré passer du temps avec des étudiants étrangers, tout en en découvrant plus sur la confections de gâteaux traditionnels et la fête hindoue tamoul du Thaipusam.

J'espère que vous avez apprécié. Je crois sincèrement avoir dépassé le nombre légal de photos pouvant apparaître dans un article...

À la prochaine!

Alice

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