mercredi 18 septembre 2013

Bilan II

Aujourd'hui marque mon 62e jour en Malaisie. Ce qu'on peut considérer, si on change d'unité de mesure, comme étant deux mois. Il y a donc deux mois exactement, j'étais dans ma chambre d'hôtel à Kuala Lumpur, en train de me remettre du décalage horaire tout en attendant la suite, sans vraiment pouvoir m'imaginer à quoi ressemblerait ma nouvelle vie, mais très excitée d'y plonger.

Je vous avais raconté que mon premier mois n'avait pas toujours été facile. J'avais connu quelques difficultés et il m'arrivait même de me demander si j'allais vraiment vivre dans ce pays pour encore 10 longs mois. Ce problème est passé. Je me sens vraiment très bien présentement. Mon deuxième mois a tout simplement été formidable. Bon, je vous mentirais si je disais que j'ai été heureuse 24 heures sur 24 pendant 31 jours, mais dans l'ensemble, j'ai vraiment apprécié ce dernier mois. Bien sûr, il y avait parfois des jours où je ne feelais pas super bien et n'avais le goût de parler à personne, mais je mets ça sur le dos de la fatigue et de l'effort mental constant qu'interagir avec les gens me demande.

Ce qui a fait de ce mois un succès est sans aucun doute le fait qu'il a été très occupé. Je n'ai pas eu le temps de m'ennuyer. En plus de l'école à temps-plein, j'ai eu des activités à toutes les fins de semaine. Mariage + badminton, mariage + visite de Melaka, camp AFS, journée avec Gladys + jour de la famille à un resort + badminton, et s'ajoute à ça un mercredi soir passé avec mon amie et deux séances de badminton avec des élèves après les cours. Ce genre d'horaire aide à garder l'esprit vif.

Quand les gens me demandent si je m'ennuie de ma mère, ou de ma famille en générale, je réponds toujours la même chose: «sometimes». C'est partiellement vrai, parce qu'il m'est arrivé que ma famille et mes amies me manquent. Mais c'était dans le premier mois. Maintenant, étrangement, non, les gens ne me manquent pas. Peut-être parce que je n'y pense pas vraiment, et probablement aussi que limiter les interactions Skype aide, mais non, je ne m'ennuie pas de la maison. Quand je vois la vie de mes proches sur Facebook ou en lisant des e-mails, je ne fais que constater que leur vie continue normalement. Si j'étais encore au Québec, j'aurais commencé le cégep, j'aurais continuer à aller à des partys et voir mes amies, j'aurais continuer à jouer au badminton au Club Noranda, j'aurais eu un emploi d'été, etc. Bref, quoi de plus normal. Ça aurait été simplement poursuivre ce que je fais depuis toujours, suivre le modèle de vie habituel. Donc non, je ne m'ennuie pas présentement, parce que je suis heureuse d'avoir changé de routine, de découvrir des nouvelles choses et de vivre différemment. Je ne dis pas que ma vie ici est nécessairement meilleure, mais elle est différente, et c'est ça qui rend chaque moment plus plaisant et unique.

Dans le dernier mois, j'ai appris à apprécier des choses que je détestais au départ. Manger avec les mains me paraissait dégoûtant; je trouve maintenant ça beaucoup plus facile et efficace. La température me décourageait car c'était beaucoup trop chaud; maintenant j'apprécie le fait de ne pas vivre l'arrivée de l'hiver et les longs mois de froid subséquents. Je détestais toute la nourriture malaisienne et m'ennuyais de mes anciens repas; maintenant j'aime bien manger un peu épicé, je trouve pas mauvais le poulet et le riz, j'adore les karipaps et j'arrive à me cuisiner quelques trucs que j'aime. Bref, j'ai arrêté de me morfondre sur chaque petit défaut que je trouve et j'essaie à la place d'en retirer le meilleur et de l'apprécier.

Ce mois a aussi servi de transition vers un semblant de routine. Les choses se placent tranquillement, que ce soit à la maison, à l'école, avec le badminton où à savoir qui seront mes bons amis cette année. Je ne crois pas encore que la routine soit totalement installée car je continue de vivre toutes sortes de choses différentes et variées, mais je sens que je m'intègre de plus en plus dans ma vie de Malaisienne.

Après deux mois en Malaisie, je peux maintenant affirmer que je me sens comme chez moi. Quand je reviens à la maison, je me sens comme si je revenais chez moi, et non dans une maison quelconque empruntée pour un certain temps. Quand je vais à l'école, je ne me sens pas comme une invitée mais bien comme une élève. J'ai aussi un ressemblant de sentiment d'appartenance envers ma classe, je suis une fière 4 Saujana. Quand je me promène à l'extérieur, je ne me mets plus à observer attentivement chaque personne que je croise, car ces gens font maintenant partie de mon quotidien. Je ne demande plus la permission pour me cuisiner quelque chose à la maison; je le fais, c'est tout. Bref, je ne me sens plus tant étrangère.

Voilà qui résume brièvement mon deuxième mois en sol malaisien. Je me sens bien et je suis prête à poursuivre l'aventure!

À bientôt,

Alice

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